Le président américain Donald Trump a prévu jeudi une rencontre "très difficile" avec son homologue chinois Xi Jinping qu'il doit recevoir la semaine prochaine dans sa luxueuse résidence de Floride. Il doit signer deux décrets visant à désigner les causes et les responsables du déficit américain parmi lesquels il place la Chine.
Une première rencontre tendue. "La rencontre la semaine prochaine avec la Chine sera très difficile", a-t-il écrit sur Twitter. "Nous ne pouvons plus avoir d'énormes déficits commerciaux (...) et des pertes d'emplois. Les entreprises américaines doivent être prêtes à chercher d'autres alternatives", a ajouté Donald Trump en reprenant un de ses grands thèmes de campagne.
Ce sera la première rencontre entre les deux dirigeants, sur fond de crise nucléaire avec la Corée du Nord. Un tel sommet semblait improbable il y a encore quelques mois, après une campagne électorale durant laquelle le candidat républicain avait accusé la Chine de "voler" des millions d'emplois aux États-Unis. Donald Trump a régulièrement menacé d'imposer des droits de douane punitifs aux importations chinoises.
Deux décrets sur les responsables du déficit commercial. Donald Trump va également demander vendredi à son administration de désigner les pays responsables du déficit commercial américain, dans un avertissement adressé en premier lieu à la Chine. Il doit signer deux décrets visant à désigner les causes et les responsables du déficit américain.
Selon le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, l'objectif est d'aboutir, d'ici 90 jours, à une liste "pays par pays, produit par produit" qui devra identifier les cas de "triche", mais aussi d'accords de libre-échange qui n'ont pas tenu leurs promesses ou encore des règlements non-respectés. "Cela servira de socle pour la prise de décision de l'administration", a-t-il déclaré, rappelant que "la première source de déficit" était la Chine.
La Corée du Nord, un sujet sensible. Le programme nucléaire de la Corée du Nord, avec laquelle la Chine entretient des relations, sera également au centre de la rencontre. Pékin a déjà annoncé la fin de ses importations de charbon nord-coréen, conformément aux sanctions de l'ONU visant à convaincre ce pays de renoncer à ses programmes nucléaire et balistique. Mais la Chine est vent debout contre le bouclier antimissile Thaad que les États-Unis ont commencé à déployer en Corée du Sud, y voyant une atteinte à sa force de dissuasion.