Déclaré coupable mi-décembre de la pire tuerie raciste de l'histoire américaine récente, Dylann Roof n'a présenté mercredi à la reprise de son procès ni excuses, ni regrets. Encourant la peine de mort, le jeune homme de 22 ans comparaît pour une seconde phase d'audiences, destinées à déterminer sa peine, devant la même cour fédérale et le même jury d'un tribunal de Charleston.
"Rien qui cloche". "Il n'y a rien qui cloche chez moi sur le plan psychologique", a-t-il lancé d'une petite voix, dans une déclaration préliminaire marquant un désaveu clair de ses avocats. Ceux-ci auraient au contraire aimé dépeindre leur client comme "prisonnier de ses délires".
Témoignages des survivants de la tuerie. De son côté, le procureur Nathan Williams a commencé à appeler à la barre plus de trente témoins, survivants du carnage, proches des personnes abattues ou experts, qui ont déjà pour certains livré des éléments accablants à l'encontre de Dylann Roof. Il a repris l'angle d'attaque qu'il avait utilisé lors de la première phase du procès: opposer l'innocence des Noirs tombés sous les balles de Roof à l'hostilité fanatique du jeune convaincu de la suprématie de la race blanche. "Comment cette affaire pourrait-elle être plus effroyable?", a-t-il questionné, en insistant sur les facteurs aggravants des crimes : la préméditation, le nombre de tués et le motif raciste. "Il les a tués à cause de la couleur de leur peau, parce qu'il pensait qu'ils étaient inférieurs aux humains", a rappelé le procureur.
"Je ne regrette pas". Nathan Williams a projeté dans le prétoire des photos des victimes et de leurs familles endeuillées. Il a aussi lu un texte rédigé par le tueur en prison. "Je veux que cela soit bien clair : je ne regrette pas ce que j'ai fait", a écrit Dylann Roof. "Je n'ai pas versé une larme pour les innocents que j'ai tués", a-t-il ajouté.