Si le don d'organes est encouragé et permet de sauver des vies, il peut y avoir des ratés, comme en témoigne une étude parue dans l'American Journal of transplantation et rapportée jeudi par La Dépêche du midi. Une femme américaine, morte en 2007, a donné quatre de ses organes à des patients européens. Problème : trois d'entre eux sont morts du même cancer.
Aucune anomalie détectée. Cette femme, âgée de 53 ans, est morte suite à plusieurs AVC. Donneuse, ses reins, ses poumons, son foie et son cœur ont été transplantés après leurs examens qui n'ont révélé aucune anomalie.
Quatre patients touchés, un seul survivant. Seize mois après avoir reçu les poumons de cette donneuse, une patiente, âgée de 42 ans, a développé des complications liées à la greffe. Après découverte de cellules cancéreuses, elle meurt en 2009.
Deux autres patientes de 59 et 32 ans, ayant bénéficié l'une du rein gauche et l'autre du foi, meurent à leur tour en 2013 et 2014 du même type de cancer que la première greffée. La quatrième patiente, qui avait reçu le rein droit, a aussi développé un cancer mais sans en mourir. En plus de la chimiothérapie, elle a dû également se faire enlever le greffon.
Des micro-métastases indétectables. Les médecins sont formels : ce cancer provient bien de la donneuse américaine. Les cellules cancéreuses, des micro-métastases, étaient trop petites pour être détectées lors de l'examen des organes.
Un cas "extrêmement rare". Le docteur Frederike Bemelman, professeur à l'université d'Amsterdam et auteur de l'étude, s'est voulu rassurant sur CNN : ce cas, le premier qu'elle rencontre en 20 ans de carrière, est "extrêmement rare". "Il y a toujours un faible risque" que quelque chose ne fonctionne pas pendant une procédure médicale", rappelle-t-elle. Mais "les avantages des transplantations dépassent de beaucoup ces petits risques et les gens ne devraient pas s'en inquiéter", estime la médecin.