Au moins cinq personnes ont été tuées et 21 autres blessées par un homme qui a tiré au hasard sur des automobilistes dans la ville texane d'Odessa, dans le sud des Etats-Unis, avant d'être lui-même abattu par la police samedi.
"Nous avons au moins 21 victimes, 21 victimes par balles et au moins cinq décès à ce stade", a déclaré aux journalistes un porte-parole de la police de la ville d'Odessa. Selon le maire de la ville voisine de Midland interrogé sur Fox News, trois policiers figurent parmi les blessés.
Cette énième fusillade intervient moins d'un mois après qu'un tireur eut abattu 22 personnes dans une autre ville du Texas, à El Paso, à environ 500 kilomètres à l'ouest d'Odessa.
La police de cette ville d'environ 100.000 habitants avait dans un premier temps fait état d'"un individu (possiblement deux) en train de rouler dans Odessa en tirant sur les gens au hasard". Elle avait demandé aux habitants de ne pas prendre la route et de faire extrêmement attention.
Des motifs inconnus
La fusillade a débuté quand une voiture de patrouille a tenté d'arrêter un véhicule sur l'autoroute I-20, entre Odessa et la ville voisine de Midland, mais "le conducteur, seul occupant de la voiture, a pointé un fusil par la fenêtre arrière de son véhicule et a tiré plusieurs coups de feu sur la patrouille de police", a précisé le département de la Sécurité publique du Texas dans un communiqué.
Un policier a été blessé et le tireur est parvenu à prendre la fuite "tout en continuant à tirer sur des personnes innocentes", criblant de balles plusieurs voitures.
"Je viens d'apprendre qu'un ami est décédé", a déclaré le maire d'Odessa, David Turner, sur la chaîne Fox News. "Ce lâche s'est arrêté à côté" de la voiture où l'ami du maire était arrêté à un stop, avec sa famille, et a ouvert le feu, a raconté David Turner.
Il a ensuite été tué lors d'un échange de tirs avec les forces de l'ordre. Les motifs de cette tuerie ne sont pas connus.
Le président Donald Trump a indiqué sur Twitter qu'il avait été briefé sur cette fusillade: "Le FBI (la police fédérale, ndlr) et les forces de l'ordre sont pleinement engagés", a-t-il assuré.
La fusillade dans un supermarché d'El Paso, ville frontalière du Mexique, avait fait 22 victimes le 3 août, principalement des Hispaniques. La police avait arrêté un homme blanc de 21 ans, qui avait dit avoir ciblé en priorité des "Mexicains".
Après cette tragédie Donald Trump avait été montré du doigt, accusé d'avoir alimenté la haine envers les immigrants d'origine hispanique. Et la fusillade d'El Paso avait été suivie quelques heures plus tard par une autre à Dayton, dans l'Ohio (nord), où 9 personnes avaient trouvé la mort.
Le débat sur les armes
L'éternel débat sur le contrôle de la circulation des armes à feu avait alors repris et constituera une nouvelle fois un des enjeux de la campagne pour la présidentielle de 2020.
"J'ai le cœur brisé, j'ai la nausée et je suis en colère. Quelques semaines après l'horreur à El Paso, une autre communauté au Texas a été terrorisée par la violence par armes à feu. Assez. Nous devons mettre un terme à cette épidémie", a ainsi tweeté l'ancien vice-président Joe Biden, bien placé dans la course à la primaire démocrate pour la prochaine présidentielle.
A la suite de la fusillade d'El Paso, Donald Trump s'était dit favorable à des réformes de "bon sens" sur les ventes d'armes, avant de faire machine arrière après une conversation avec le patron du puissant lobby pro-armes NRA, Wayne LaPierre.
L'ancien maire de San Antonio Julian Castro, un autre des candidats à la primaire démocrate, en a appelé au Sénat, contrôlé par les républicains, "qui refuse de bouger sur une réforme sur le contrôle des armes". "Quel est le chiffre ? Combien d'Américains allez-vous sacrifier pour la NRA?", s'est-il interrogé.