Les messages antisémites postés sur le réseau social Twitter et visant des journalistes sont en hausse depuis le début de l'année, selon un rapport publié mercredi, qui relève que nombre de leurs auteurs revendiquent leur soutien à Donald Trump.
2,6 millions de tweets. La Ligue anti-diffamation (ADL), organisme de lutte contre la diffamation des juifs, a relevé au total 2,6 millions de tweets antisémites en langue anglaise, publiés par 1,7 million de comptes sur la période allant d'août 2015 à juillet 2016. Parmi eux, 19.253 ont visé l'un des 800 journalistes identifiés parmi 50.000 référencés dans l'étude publiée mercredi. L'ADL a constaté qu'au sein de ce groupe, dix journalistes, tous juifs, étaient l'objet de 83% de ces tweets.
Des "soutiens spontanés de Trump". Selon l'étude, beaucoup des auteurs de ces messages "se sont présentés comme des soutiens spontanés de (Donald) Trump" et ont fait "allégeance à la cause blanche nationaliste". Les auteurs de l'étude ont enregistré une hausse "significative" de ces tweets à caractère antisémite entre février et juillet 2016. L'un des pics les plus marqués est intervenu le 13 mars 2016 et dans les jours qui ont suivi, selon l'ADL. Ce jour-là, Donald Trump avait reproché au candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders d'inciter ses partisans à perturber les réunions publiques de l'homme d'affaires. Autre exemple de résurgence, le 29 février, en pleine polémique sur le refus de Donald Trump de désavouer le Ku Klux Klan.
Le journaliste le plus visé est Ben Shapiro, un ancien du site d'information classé à droite Breitbart, qui fut parmi les soutiens les plus virulents du mouvement lancé sous le mot clé #NeverTrump pour empêcher l'investiture de Donald Trump. Ce journaliste a été l'objet, à lui seul, de 7.400 tweets antisémites, dont certains sont publiés dans le rapport, notamment un avec un photomontage qui le présente portant l'étoile jaune frappée du mot "Jude" (juif).
1.600 comptes suspendus. L'ADL indique que 21% des 1.600 comptes les plus actifs contre ces journalistes ont été suspendus par Twitter. "Nous ne pensons pas que les chiffres donnés sont justes, mais nous prenons ce sujet très à cœur", a indiqué un porte-parole de Twitter. "Ces derniers mois, nous avons spécifiquement mis l'accent sur ce type de comportement", a-t-il ajouté, précisant que le réseau social présenterait prochainement des initiatives prises contre ce phénomène.