Un tribunal pénal fédéral a reconnu le fils de Joe Biden, Hunter Biden, coupable de détention illégale d'arme à feu en 2018, sur fond d'addictions aux drogues. L'annonce du verdict survient le jour où Joe Biden doit prononcer un discours sur la limitation de la prolifération des armes à feu, un fléau aux Etats-Unis.
Le fils de Joe Biden , Hunter Biden, a été reconnu coupable mardi par un tribunal pénal fédéral de détention illégale d'arme à feu en 2018, sur fond d'addictions aux drogues, en pleine campagne du président américain pour sa réélection. L'annonce du verdict survient le jour où Joe Biden doit prononcer un discours sur la limitation de la prolifération des armes à feu, un fléau aux Etats-Unis.
Première condamnation pénale contre un enfant d'un président en exercice
Après deux semaines de débats, souvent en présence de Jill Biden, la Première dame et belle-mère de l'accusé, le jury de 12 personnes du tribunal de Wilmington dans le Delaware (est), a répondu oui aux trois chefs d'accusation : deux sur des mensonges dans les documents nécessaires à l'achat d'un revolver en octobre 2018 et un troisième sur sa détention illégale. Il s'agit de la première condamnation pénale contre un enfant d'un président en exercice.
Hunter Biden, avocat et homme d'affaires de 54 ans reconverti en artiste, comparaissait depuis le 3 juin dans cette ville fief du clan Biden pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acheté en 2018 un revolver de type Colt Cobra dans une armurerie. Hunter Biden "savait qu'il était un consommateur de crack ou (qu'il était) dépendant", avait martelé le procureur Leo Wise, en présence de Jill Biden.
L'accusé, qui n'a pas témoigné, a plaidé non coupable. Son avocat, Abbe Lowell, avait assuré aux jurés qu'"il ne consommait plus de drogues" quand il a acheté l'arme, laquelle "n'a jamais, jamais été chargée, portée ou utilisée pendant les 11 jours où elle a été en sa possession". Hunter Biden encourt en théorie jusqu'à 25 ans derrière les barreaux, mais une peine alternative à la prison peut aussi être décidée.
Soutien des Biden
Le Parti républicain, aux ordres de Donald Trump, cherche depuis longtemps à éclabousser à tout prix Joe Biden à travers les déboires de son fils, jusqu'à ouvrir une enquête en destitution du chef de l'Etat. En cause : les affaires du cadet Biden en Ukraine et en Chine. Jusqu'à présent, aucune preuve compromettante n'a été apportée. Hunter Biden doit aussi comparaître en Californie en septembre pour fraude fiscale.
Ses affaires, qui font les choux gras des médias conservateurs comme Fox News, risquent de parasiter les tentatives de son père de marquer le contraste avec Donald Trump, condamné le 30 mai au procès pénal pour paiements dissimulés à une star de films X, une première dans l'histoire pour un ancien président des Etats-Unis.
A moins de cinq mois de l'élection du 5 novembre, le couple Biden a affiché son soutien à Hunter, à l'image de Jill Biden l'embrassant dans la salle d'audience et de Joe Biden qui lui a témoigné de son "amour infini". Mais le président s'était engagé à ne pas accorder de grâce. Le procès a ravivé le souvenir des addictions de Hunter Biden, sur lesquelles l'accusation est revenue en détails, jusqu'à montrer une photo prise par une ex-petite amie le montrant torse nu dans son bain, une pipe à crack dépassant de sa main.
Descente aux enfers
Les procureurs ont utilisé aussi des extraits de son autobiographie Les Belles Choses. Hunter Biden y raconte ne s'être jamais remis de la mort en 2015 de son frère Beau Biden d'un cancer du cerveau à 46 ans. Les deux frères avaient survécu en 1972 à un accident de voiture ayant tué leur mère et leur petite sœur. Puis il décrit sa descente aux enfers, ses errances en quête de drogue autour de supérettes miteuses, et ses tentatives ratées de désintoxication, entre les années 2015 et 2019.
En 2018, il vivait une histoire sentimentale avec la veuve de son frère, Hallie Biden. C'est elle qui avait découvert le revolver et l'avait jeté dans une poubelle. Elle, ainsi que la première épouse de Hunter et une ex-petite amie qu'il fréquentait en 2018, ont toutes confirmé ses problèmes de drogue. Mais pour la défense, le doute aurait dû lui profiter, arguant que Hunter Biden était dans une phase de décrochage ce 12 octobre 2018 lorsqu'il a acheté l'arme.