Le 6 avril dernier, un passager a passé un coup de fil à son oncle alors que son avion, encore sur le tarmac, n'avait pas encore décollé de l'aéroport de Los Angeles. Il s'est fait expulsé quelques minutes après. Ce qui lui a été reproché ? La discussion qu'il a tenue était en arabe, rapporte le New York Times.
Une rencontre avec Ban Ki-Moon. Khairuldeen Makhzoomi, réfugié syrien vivant aux Etats-Unis, avait voulu raconter à son oncle vivant à Bagdad une rencontre avec Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'Onu. "J'étais vraiment excité au sujet de cet événement, donc je l'ai appelé pour lui raconter", a-t-il expliqué après la déconvenue. Plus précisément, l'étudiant de 26 ans inscrit à l'université de Berkeley a relaté un repas partagé avec le secrétaire général de l'Onu durant lequel il lui a posé une question sur l'organisation Etat islamique. La conversation, menée en arabe, a cependant semé le trouble dans l'esprit d'un passager voisin qui prévient un membre de l'équipage.
Fouillé et interrogé par le FBI. L'employé de la compagnie Southwest Airlines, arabophone, est alors venu l'interpeller en lui demandant pourquoi il avait parlé arabe. Il l'a ensuite escorté hors de l'avion et il lui a signifié qu'il ne pourrait pas remonter à bord. Khairuldeen Makhzoomi, que le New York Times a pu contacter, s'est dit effrayé et a rapporté qu'on lui avait parlé "comme à un animal". Fouillé puis interrogé par des agents du FBI, il a finalement été innocenté.
Six expulsions depuis janvier. Selon le Conseil des relations entre Américains et musulmans, une association américaine, il y a eu six expulsions de ce type aux Etats-Unis depuis janvier. "Nous sommes inquiets car de plus en plus souvent, les musulmans sont exposés, scrutés et harcelés lorsqu'ils voyagent", selon sa directrice Zahra Billoo.