La Cour suprême des Etats-Unis a bloqué temporairement vendredi des restrictions instaurées en Louisiane, qui auraient conduit à la fermeture de presque toutes les cliniques pratiquant l'avortement. La plus haute juridiction américaine rétablit ce faisant une décision de justice qui bloquait une loi de Louisiane datant de 2014 et obligeant les médecins pratiquant les avortements à disposer d'un droit d'admission de leurs patientes dans un hôpital local. Une cour d'appel avait décidé la semaine dernière que la loi pouvait entrer en vigueur.
Des "tactiques hypocrites". Les partisans de l'avortement estiment que la loi visait à la fermeture des cliniques pratiquant des avortements en imposant des conditions difficiles à remplir. "Ces tactiques hypocrites visant à interdire l'accès des femmes à un avortement légal et sûr ne peuvent pas tenir", a affirmé dans un communiqué Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights, qui représente les cliniques en Louisiane (sud). Le sage Clarence Thomas a été le seul à s'opposer à la décision de la Haute cour.
La Cour suprême avait examiné mercredi un cas similaire au Texas, apparaissant divisée sur l'un des sujets de société qui déchire le plus les Etats-Unis. La loi texane de 2013 impose, outre un droit d'admission similaire à celui de la Louisiane, aux cliniques pratiquant des avortements de posséder un plateau chirurgical digne d'un établissement hospitalier. En juin 2015, la Cour suprême avait bloqué l'exigence pour les cliniques texanes de se doter d'un plateau chirurgical mais elle avait autorisé l'instauration de droits d'admission. La loi de Louisiane est suspendue jusqu'à la décision de la Cour suprême à propos du Texas, attendue fin juin.