L'acte de mise en accusation de Donald Trump sera transmis lundi au Sénat américain, à qui il revient de le juger pour "incitation à l'insurrection", ont annoncé vendredi les chefs démocrates du Congrès. Cette étape marquera l'ouverture formelle du second procès de Donald Trump dans le cadre de la procédure de destitution. Les débats de fond, portant sur la responsabilité de Trump dans l'assaut du Capitole le 6 janvier dernier, pourraient toutefois attendre et aucune date n'a encore été communiquée.
Le calendrier n'est pas encore fixé
La cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, "m'a informé que l'acte d'accusation serait transmis au Sénat lundi", a déclaré le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer dans l'enceinte de la chambre haute. "Nos procureurs sont prêts à défendre leur dossier devant les 100 sénateurs qui serviront de juges pendant le procès", a confirmé ensuite Mme Pelosi dans un communiqué. Concrètement, ces "procureurs" - des élus démocrates de la Chambre menés par Jamie Raskin - traverseront les couloirs du Congrès pour apporter l'acte d'accusation dans l'hémicycle du Sénat, où ils le liront aux sénateurs.
Si aucune date n'est fixée pour les débats, Chuck Schumer a précisé avoir discuté avec le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell "du calendrier et de la durée" des audiences. "Mais ne vous trompez pas, il y aura un procès au Sénat des Etats-Unis et un vote sur la culpabilité du président", a-t-il lancé. La Constitution impose un seuil des deux tiers pour condamner un président, soit 67 sénateurs, ce qui impose le vote de plusieurs républicains.
Pas de débats avant mi-février ?
Lui succédant à la tribune, Mitch McConnell, qui n'exclut pas de voter la culpabilité de Trump, a regretté la cadence de la procédure. "La mise en accusation par la Chambre a été plus rapide et minimaliste que jamais, l'étape suivante ne peut pas être un procès insuffisant au Sénat", a-t-il déclaré.
"Nous avons besoin d'un procès complet et équitable, lors duquel l'ancien président pourra se défendre et le Sénat considérer toutes les questions factuelles, légales et constitutionnelles", a-t-il poursuivi en suggérant d'attendre la mi-février pour entamer les débats. L'habile stratège a même souligné qu'il était dans l'intérêt de la nouvelle administration d'attendre, pour que le Sénat puisse consacrer les prochains jours à la confirmation des membres du gouvernement nommés par Joe Biden et à ses premiers projets de loi.