Michael Flynn et d'autres conseillers de la campagne de Donald Trump ont été en contact avec des responsables russes et des personnes jugées proches du Kremlin à au moins 18 reprises entre avril et novembre 2016, ont
indiqué à Reuters des responsables américains informés du dossier.
Des contacts répétés. Ces contacts (entre avril et novembre 2016), qui ont pris la forme de courriels et de conversations téléphoniques, font désormais partie du dossier qui est examiné par le FBI et par des commissions de la Chambre des représentants et du Sénat enquêtant sur l'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine. Parmi ces contacts, qui n'avaient pas été révélés auparavant, se trouvent des conversations téléphoniques entre l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kislyak, et des conseillers de Donald Trump, dont Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale contraint à la démission le 13 février.
Des contacts avec des proches de Poutine. Outre les six conversations téléphoniques avec Sergueï Kislyak, les documents recensent douze autres appels téléphoniques, courriels ou SMS entre des conseillers de Trump et des responsables russes ou des personnes considérées comme proches de Poutine. L'un de ces contacts est Viktor Medvedtchouk, oligarque ukrainien dont Poutine est le parrain de la fille, sans qu'il ait été établi avec qui ce dernier était en lien au sein de l'équipe de campagne de Donald Trump. Interrogé par Reuters, Medvedtchouk a démenti connaître quiconque dans l'entourage de Donald Trump.
Trop nombreux pour ne pas être inhabituels. Les spécialistes politiques notent que les contacts avec des responsables étrangers au cours d'une campagne électorale ne sont pas inhabituels, mais le nombre recensé entre l'équipe de Trump et des responsables russes est exceptionnel. Les identités des personnes liées à Poutine ayant été en contact avec la campagne Trump ainsi que les conseillers de ce dernier qui sont concernés sont "masquées" dans les rapports du renseignement américain pour des raisons de protection juridique.
Installer un canal de communication secret. Selon trois responsables américains, les conversations entre Michael Flynn et Kislyak se sont multipliées après la victoire de Donald Trump le 8 novembre. Les deux hommes entendaient établir un canal de communication secret entre Donald Trump et Vladimir Poutine afin de court-circuiter l'administration de la sécurité nationale américaine que les deux présidents considéraient comme hostile à une amélioration des relations entre les États-Unis et la Russie, indiquent quatre responsables américains en fonction.
Au programme, sanctions pour la Crimée et conflit en Syrie. Les discussions portaient sur une amélioration des relations économiques entre la Russie et les États-Unis compliquées par les sanctions qui visent Moscou depuis l'annexion de la Crimée au printemps 2014. Les autres sujets étaient la coopération dans la guerre contre le groupe État islamique en Syrie et les moyens de contenir la politique expansionniste de la Chine, précisent ces sources.
Une infraction encore inconnue. La Maison-Blanche a d'abord démenti en janvier tout contact avec des responsables russes au cours de la campagne 2016. Depuis, la position de la présidence a évolué et la Maison-Blanche a confirmé quatre rencontres entre Kislyak et des conseillers de Trump au cours de la campagne. L'examen du contenu des contacts entre l'équipe de campagne de Trump et des représentants russes n'a pas permis d'établir pour l'instant d'infraction, ont indiqué les sources ayant eu accès aux documents.