Le parti républicain du président américain Donald Trump a essuyé plusieurs défaites lors d'élections locales ayant pris l'allure de référendum contre le milliardaire, qui célèbre mercredi le premier anniversaire de son élection.
Victoire des démocrates en Virginie et New Jersey. Les candidats démocrates au poste de gouverneur en Virginie et dans le New Jersey ont tous les deux battu des candidats républicains qui, s'ils avaient gardé leurs distances avec Donald Trump, avaient repris à leur compte son vocabulaire et ses idées, liant par exemple immigration clandestine et criminalité.
Dans le Maine, les électeurs ont approuvé par référendum l'élargissement du programme public de couverture maladie pour les plus modestes, validant un volet de la réforme de Barack Obama. Et, sans surprise, le maire démocrate de New York Bill de Blasio a été facilement réélu avec plus de 65% des voix.
En Virginie, les électeurs qui se définissent comme "progressistes" représentaient 28% des électeurs contre 20% il y a quatre ans. La proportion de votants conservateurs a baissé. Des signes encourageants pour ceux qui préparent la reconquête en 2018, à l'occasion des élections législatives nationales de mi-mandat.
La Virginie perdue pour les républicains. En Virginie, la campagne avait pris un tour virulent, des publicités républicaines ayant accusé le démocrate, le médecin Ralph Northam, de faire le jeu du gang MS-13 par ses positions sur l'immigration clandestine. Le sort des statues célébrant les héros sudistes de la guerre de Sécession avait également été un sujet de campagne. Finalement, Ralph Northam a facilement gagné, avec 53,9% des voix contre 45% pour Ed Gillespie à qui Donald Trump a reproché de ne pas avoir clairement fait campagne sur ses propres idées. Les sondages avaient anticipé cette victoire, mais pas avec une avance aussi confortable.
Un dilemme pour les républicains. Le résultat de mardi pose un dilemme pour les futurs candidats républicains : faut-il se distinguer de Donald Trump, au risque de se couper de leur base électorale, ou épouser son programme et risquer de perdre des voix au centre ? "Trump occupe tellement d'espace dans la politique américaine qu'il est difficile pour les républicains de s'en dissocier", déclaré le professeur de science politique Michael McDonald, de l'Université de Floride. Le prochain test électoral aura lieu lors d'une élection sénatoriale dans l'Alabama le 12 décembre, où le républicain est favori. Puis viendra la saison des primaires en 2018, avant les élections législatives nationales dans un an.
Donald Trump fête le 1er anniversaire de sa victoire. Loin de Washington, le président américain, en tournée en Asie, a "célébré" mercredi matin l'anniversaire de sa victoire contre Hillary Clinton, dans un discours devant l'Assemblée nationale sud-coréenne. "Les États-Unis traversent une sorte de miracle", a-t-il déclaré, citant le niveau record de la Bourse, la baisse du chômage et la lutte contre l'organisation État islamique.
Une déclaration qui résume la stratégie politique du milliardaire, qui prédit que la bonne santé économique du pays servira de bouclier électoral. "Avec les chiffres records de l'économie, nous continuerons à gagner, encore plus qu'avant !" a-t-il lancé sur Twitter, ignorant les mauvaises nouvelles de mardi.
Ed Gillespie worked hard but did not embrace me or what I stand for. Don’t forget, Republicans won 4 out of 4 House seats, and with the economy doing record numbers, we will continue to win, even bigger than before!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 8 novembre 2017
Le maire démocrate de New York lui-aussi réélu.
Bill de Blasio a été réélu haut la main maire de New York pour un nouveau mandat de 4 ans.
Le maire, qui se pose en défenseur des New-Yorkais face à Donald Trump, l'a emporté haut la main avec 66,1% des voix contre 28,1% à sa rivale républicaine Nicole Malliotakis, sur la base des résultats de 97% des bureaux de vote.
L'une des principales mesures du premier mandat de de Blasio, un démocrate très à gauche, a été d'ouvrir les écoles publiques de la capitale financière américaine à tous les enfants dès trois ans, une mini-révolution aux Etats-Unis, où les enfants doivent généralement attendre cinq ans pour quitter les garderies privées.