Tout juste investi à la présidence des Etats-Unis, Joe Biden a fait savoir qu'il ne poursuivra pas la construction du mur entre le Mexique et les États-Unis entamée par Donald Trump. Censé bloquer le passage des migrants, ce mur était aussi une catastrophe écologique majeure, qui a provoqué bien des dégâts.
A peine officiellement investi 46e président des Etats-Unis, Joe Biden a ravivé les espoirs des écologistes en annonçant notamment qu'il rejoindrait l'Accord de Paris et favoriserait la transition énergétique du pays. Un aubaine après les quatre années de défiance du président sortant Donald Trump à l’égard des problématiques environnementales. Et ce n'est pas tout, Joe Biden a également annoncé qu'il ne poursuivra pas la construction du mur entre les États-Unis et le Mexique, qui était censé bloquer le passage des migrants. Un mur qui a déjà fait beaucoup de dégâts écologiques, comme le raconte notre spécialiste environnement, Fanny Agostini.
Le mur de Trump menace la biodiversité...
"Donald Trump qui en fut le chef de chantier, se foutait aussi de la biodiversité. Sur plus de 3.000 kilomètres de frontière, ce sont déjà 700 kilomètres de ciment et de métal qui se dressent aujourd’hui en travers d’une faune sauvage qui a payé le prix fort d’une politique nationaliste insensée. De nombreuses espèces ont en effet subi une fragmentation de leur habitat et ne peuvent plus subvenir correctement à leur besoin. Leur route migratoire est barré par ce mur. Pour beaucoup de ces espèces, traverser la ligne frontalière est une question de survie pour s’alimenter ou se reproduire. C’est le cas du jaguar, du Lynx ou encore du loup gris mexicain. Ce sont plus de 90 espèces qui sont menacées et qui sont des victimes collatérales du mur de Trump.
... Mais aussi l'accès à l'eau
On n'en a pas suffisamment parlé dans la presse, mais ce mur est une catastrophe écologique majeure dans le sens où les grands travaux ont nécessité le drainage des eaux souterraines, soutirant des millions de litres pour fabriquer du ciment utilisé pour réaliser les fondations du mur. Cette eau qui était pourtant très précieuse dans une région du monde connue pour sa semi-aridité et qui n’est aujourd’hui plus à disposition ni des habitants, ni des animaux. Et ce n’est pas tout, les rivières qui traversent la frontières américano mexicaine ont sans vergogne étaient déviées et polluées. Il y aussi des collines qui ont été aplanies à la dynamite, mettant à mal de nombreuses espèces souvent endémiques.
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Entre le Mexique et les États américains que sont la Californie, le nouveau Mexique, l’Arizona et le Texas, il y avait des écosystèmes très variés et aussi de nombreuses aires naturelles protégées par les deux pays qui ont été déchirées. La militarisation de toute la zone frontalière en a fait une bande désertique où aucun humain ni animal n’ose s’aventurer.
Espérons que Joe Biden renouera les échanges avec son voisinage et redonnera vie à cette bordure qui est en réalité un corridor naturel entre deux pays pour de nombreuses espèces animales qui doivent, elles aussi, avoir le droit de circuler librement."