L'élu du Congrès Justin Amash a estimé samedi que Donald Trump a eu un comportement pouvant conduire à son "impeachment", devenant ainsi le premier parlementaire républicain à appeler à la destitution du président américain. Cet élu du Michigan a également accusé le ministre de la Justice Bill Barr d'avoir "délibérément" induit le public en erreur au sujet de la teneur de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016.
Dans une série de tweets, l'élu conservateur a déclaré que "peu d'élus du congrès ont lu le rapport Mueller" qui fait état "de nombreux exemples de comportements" pouvant correspondre à la qualification "d'obstruction à la justice". "Il ne fait aucun doute qu'une personne qui ne serait pas présidente des États-Unis serait inculpée sur la base de telles preuves", a-t-il soutenu.
Contrary to Barr’s portrayal, Mueller’s report reveals that President Trump engaged in specific actions and a pattern of behavior that meet the threshold for impeachment.
— Justin Amash (@justinamash) 18 mai 2019
"Contrairement à la description qu'en fait Bill Barr, le rapport Mueller révèle que le Président Trump a pris des mesures et a eu un comportement proches de 'l'impeachment'", a poursuivi Justin Amash, élu issu du Tea Party. Ces propos vont encore plus loin que ceux de la plupart des élus démocrates au Congrès. Une élue démocrate du Michigan, Rashida Tlaib, a aussitôt exhorté Amash à cosigner sa résolution de destitution.
"chasse aux sorcières"
Dans son rapport de près de 450 pages, Robert Mueller a exonéré Donald Trump des soupçons de collusion avec Moscou mais a décrit une dizaine de pressions exercées par le président républicain sur l'enquête. S'estimant totalement blanchi, Donald Trump n'a de cesse de dénoncer une coûteuse "chasse aux sorcières".
Certains démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, estiment que certains éléments du rapport démontrent que le président a "entravé la justice", notamment la sénatrice et candidate à la présidentielle américaine Elizabeth Warren qui appelle à la destitution de Donald Trump. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, est plus prudente, soulignant qu'une telle procédure pourrait profondément diviser le pays.
Les chefs démocrates craignent en effet de brouiller leur message électoral à l'horizon des élections présidentielles et parlementaires de 2020 avec une procédure explosive de destitution qui serait vouée à l'échec avec un Sénat républicain.