Etats-Unis : Trump mis en accusation au Congrès, un deuxième "impeachment" historique

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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le président américain Donald Trump a été mis en accusation mercredi au Congrès. Les démocrates ayant obtenu les voix nécessaires. Cette décision d'un deuxième "impeachment" est historique, une semaine avant la fin de son mandat qui s'achève dans la confusion et dans un climat d'extrême tension.

Donald Trump devient le premier président américain à faire deux fois l’objet d’une procédure d’impeachment. Le président américain Donald Trump a été mis en accusation mercredi au Congrès. La Chambre des représentants, dominée par les démocrates, s'est prononcée en faveur de l'"impeachement" par 232 voix contre 197. Le milliardaire républicain de 74 ans, qui cèdera la place à Joe Biden le 20 janvier, est accusé d'avoir encouragé l'assaut de ses partisans contre le Capitole qui a fait cinq morts et ébranlé la démocratie américaine.

Une deuxième mise en accusation historique

"Il doit partir, il est un danger évident et immédiat contre la nation que nous aimons tous", avait déclaré peu avant Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, l'accusant solennellement d'avoir "incité à cette insurrection, cette rébellion armée".

C'est la première fois qu'un président est mis en accusation par deux fois lors de son mandat. Ce vote marque l'ouverture formelle de la procédure de destitution contre Donald Trump, et il appartient désormais au Sénat de le juger. 

Débats vifs à la chambre

Contrairement à l'acte d'impeachment dans l'affaire ukrainienne il y a plus d'un an, plusieurs républicains - 10 au total -  ont voté en faveur du renvoi en procès. Parmi eux, Dan Newhouse a martelé qu'il n'y avait "pas d'excuse pour les actes du président Trump". Des fervents soutiens du milliardaire républicain l'ont défendu bec et ongles, à l'instar de Jim Jordan qui a dénoncé "une obsession" des démocrates. Ou de Matt Gaetz qui a souligné que "des millions de personnes aiment tellement" le président sortant.

"Le président porte une responsabilité dans l'attaque" contre le Congrès "par des émeutiers", qu'il "aurait dû dénoncer immédiatement", a reconnu le chef de file des députés républicains Kevin McCarthy, demandant une "commission d'enquête" et le vote d'une "motion de censure". Il a toutefois estimé qu'une mise en accusation si près de la fin de son mandat serait "une erreur".

Toute la journée, les débats ont été vifs. L'élue démocrate Ilhan Omar a qualifié Donald Trump de "tyran". "Nous ne pouvons simplement pas tourner la page sans rien faire", a-t-elle lancé.

La décision de McConnell pourrait tout changer

Ce procès soulève de nombreuses questions et ouvre un nouveau chapitre inédit de l'histoire américaine. Il ne s'ouvrira pas avant le 19 janvier, voire plus probablement après l'investiture de Joe Biden, risquant d'entraver l'action législative des démocrates au début de leur présidence, en monopolisant les séances.

Donald Trump a dénoncé mardi une chasse aux sorcières des Démocrates mais dans son camp, peu d'élus partagent cette analyse. Plus inquiétant pour le milliardaire et son éventuel avenir politique, Mitch McConnell, puissant chef de file des républicains au Sénat, a fait savoir qu'il n'excluait pas de voter la destitution.

"Je n'ai pas pris ma décision définitive sur mon vote, j'ai l'intention d'écouter les arguments juridiques quand ils seront présentés au Sénat", a-t-il écrit à ses collègues républicains dans une note rendue publique. Cet habile stratège, très influent, pourrait, s'il donne un signal en faveur de la destitution, aider le parti républicain à tourner définitivement la page Trump. Les démocrates prendront le 20 janvier le contrôle de la chambre haute mais auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à la condamnation.