Plus de 4.000 comptes suivaient son activité sur Twitter. Un ado américain a admis avoir envoyé plus de 7.000 tweets dans sa "campagne" de propagande pour le groupe Etat islamique. Il comparaît devant le tribunal d'Alexandria en Virginie pour soutien à une organisation terroriste.
"Coupable, Monsieur". Ali Shukri Amin, un lycéen "intelligent et qui s'exprime bien", avait, de juin 2014 à février 2015, réuni plus de 4.000 followers sur son compte Twitter @AmreekiWitness qu'il avait pensé comme une "plateforme pro-EI". L'ado de 17 ans y avait diffusé plus de 7.000 messages de propagande, d'appel aux fonds ou de conseils divers à ceux qui voudraient s'engager, a expliqué Andrew McCabe, directeur adjoint du bureau de Washington du FBI. Grâce à ses contacts en ligne, il a ainsi facilité le voyage en Syrie d'un ami.
Frêle et portant une fine moustache, Ali Shukri Amin, perdu dans une combinaison de prisonnier trop grande, a clairement accepté la responsabilité d'une "prolifique présence en ligne", selon l'expression d'un responsable de la police fédérale américaine. "Ali est plein de remords, il regrette sincèrement ce qu'il a fait et il coopère avec les forces de l'ordre depuis longtemps avant son arrestation", a déclaré son avocat Joseph Flood. "C'était un bon élève, de bonne famille, avec un brillant avenir devant lui, mais il a pris de mauvaises décisions dont il prend la responsabilité en tant qu'adulte".
L'avocat général a qualifié ce procès des réseaux sociaux pro-EI de "sans précédent". Le jeune homme, mineur, est jugé en tant qu'adulte. A la sortie du tribunal, il était accompagné de sa mère voilée, qui, le visage torturé, a gardé le silence. "Ali fait partie de ces jeunes enfants frustrés par leur incapacité à changer les choses", a tenté d'expliquer l'avocat qui rapporte que l'adolescent "était scandalisé par les activités criminelles" du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
Des recommandations efficaces. Sur internet, ce jeune de garçon recommandait d'utiliser des bitcoins, une monnaie en ligne, ainsi qu'un "portefeuille noir" qui permet à son utilisateur de rester anonyme, pour masquer toutes les donations ou financements aux djihadistes. A travers Twitter mais aussi sur son blog "Al-Khilafah Aridat", il partageait ses connaissances technologiques et informatiques pour aider les partisans de l'EI à crypter les communications en ligne.
A partir de septembre 2014, ce musulman pratiquant a commencé à "convertir" un ami de 18 ans, résidant la même région. Amin a reconnu avoir aidé son coreligionnaire Reza Niknejad à se rendre en Syrie, via Istanbul, pour y rejoindre des partisans de l'EI. Le jeune garçon est parvenu en Syrie, où il se trouve toujours, selon un message envoyé à Amin. Il a fait parvenir un message à sa famille, via Amin, dans lequel il dit qu'il ne la reverra jamais.
Ali Shukri Amin connaîtra sa peine le 28 août. Il encourt quinze ans de prison et une liberté surveillée à vie.