Un meurtrier a été exécuté mardi soir dans l'Etat américain de Géorgie, après le rejet d'un ultime recours lancé par ses avocats devant la Cour suprême à Washington.
"Une dernière prière". Né en 1966 et condamné à la peine capitale en 2001, William Sallie a reçu une injection létale et est décédé à 22h05 (4h05 heure française) dans la prison de Jackson, ont indiqué les autorités pénitentiaires de cet Etat du sud-est du pays. Le détenu "a accepté une dernière prière et a enregistré une ultime déclaration", ont-elles précisé. En mars 1990, il avait tué son beau-père et blessé par balle sa belle-mère, dans un contexte de conflit avec sa femme sur la garde de leur fils.
Le verdict aurait dû être annulé. Il avait été condamné une première fois à la peine capitale, mais cette sentence avait été cassée pour un conflit d'intérêt concernant son avocat. Sallie avait été rejugé et condamné à la même peine en 2001. Selon ses avocats, lors de ce deuxième procès, une femme composant le jury avait menti sur son passé et avait exercé des pressions sur les autres jurés, ces deux motifs étant théoriquement suffisants pour obtenir a posteriori l'annulation du verdict. Mais le condamné, à un moment où il ne bénéficiait plus des conseils d'un avocat, a laissé passer la date limite pour interjeter appel. En conséquence, la justice n'a jamais examiné ces arguments.
La Géorgie exécute toujours plus. Le rythme des exécutions est en baisse aux Etats-Unis, en raison d'une conjonction de facteurs défavorables à la peine de mort, dont une pénurie des substances utilisées pour les injections létales. La Géorgie agit toutefois à l'inverse de cette tendance, ayant davantage exécuté cette année que le Texas. "Probablement un des principaux problèmes du système (pénal) de la Géorgie est qu'elle ne fournit pas comme elle le devrait un avocat aux personnes (jugées), ce qui explique pourquoi elle procède à autant d'exécutions", a commenté cette semaine Norman Fletcher, ancien président de la Cour suprême de cet Etat. Selon lui, la Géorgie "refuse à un homme comme William Sallie la possibilité de défendre sa vie", a-t-il écrit dans une tribune publiée par le New York Times.