Le juge au procès pénal à New York de Donald Trump pour paiements dissimulés à une actrice de films pornographiques en 2016 lui a imposé mardi des restrictions de parole, concernant en particulier les témoins, les jurés et le personnel du tribunal. Cette décision du juge Juan Merchan, qui présidera les débats au procès de l'ex-président, à partir du 15 avril, fait suite à une demande présentée en février par le procureur, Alvin Bragg.
Une décision qui intervient après des publications de Trump sur son réseau social
Elle met en demeure Donald Trump de s'abstenir de commentaires publics visant "des témoins connus ou probables" au procès, les membres de l'équipe du procureur, à l'exception de ce dernier, les membres de leur famille, ainsi que "tout juré ou juré putatif dans cette procédure pénale". Cette décision est annoncée quelques heures après des publications du candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre sur son réseau Truth Social attaquant le magistrat et sa fille.
Donald Trump accusait Juan Merchan de le "haïr", estimant qu'il devrait se récuser faute de pouvoir lui garantir "un procès équitable". Il ajoutait que la fille du juge travaillait pour une entreprise employée par l'élu démocrate à la Chambre des représentants Adam Schiff, un de ses plus farouches adversaires au Congrès. Sans citer directement les publications qu'il vise, le juge Merchan évoque "des déclarations visant ce tribunal et un membre de la famille de celui-ci, le procureur et un procureur adjoint, les témoins dans ce dossier" et rappelle ses attaques dans d'autres procès qui ont amené à des décisions similaires.
Donald Trump est sous le coup de restrictions de parole au sujet de son procès fédéral à Washington pour des accusations de manœuvres illicites visant à inverser les résultats de l'élection de 2020. Ces restrictions portent sur les procureurs (à l'exception du procureur spécial Jack Smith qui instruit le dossier), le personnel du tribunal et les témoins. Lors de son procès civil à New York pour fraudes financières au sein de son empire immobilier, la Trump Organization, le juge Arthur Engoron avait interdit aux parties tout commentaire public visant son équipe, après une publication "dégradante" pour sa greffière en chef émise par Donald Trump sur Truth Social.