Wendell Griffen estime que les prisonniers sont en droit de demander du temps pour examiner le protocole d'injection qui leur serait appliqué.
Un juge de l'Arkansas, dans le sud des Etats-Unis, a suspendu vendredi huit exécutions dans l'Etat, dans un contexte de vive controverse nationale sur les injections létales administrées aux condamnés à mort.
Les prisonniers ont le droit de savoir. Les huit condamnés, dont les deux premiers étaient censés être exécutés le 21 octobre, avaient saisi la justice en exigeant de savoir quel produits mortels on allait leur injecter. Dans sa décision, le juge Wendell Griffen a estimé qu'aucun secret sur les substances ne pouvait être opposé aux prisonniers. Et que ceux-ci étaient en droit de demander du temps pour examiner le protocole d'injection qui leur serait appliqué.
En 2014, l'exécution d'un condamné dans l'Oklahoma s'est transformée en une agonie de plus de 40 minutes en raison d'une injection ratée. Le juge Griffen avait rendu une décision similaire en février 2014, au bénéfice de neuf condamnés à mort qui arguaient de la violation possible du 8e amendement, censé les protéger de toute "punition cruelle et inhabituelle".
Une période de controverses. Cette décision s'inscrit dans une controverse durable sur les injections létales aux Etats-Unis, marquées par des problèmes de surdosage, des cas d'intolérance aux hypnotiques ou des erreurs dans la préparation des doses voire dans le produit en tant que tel. Les prisons américaines font aussi face à un contexte de pénurie de produits mortels, en raison du refus de firmes pharmaceutiques, pour la plupart européennes, de les approvisionner.