Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi avoir convoqué l'ambassadeur de France en Russie après l'arrestation de supporters russes en plein Euro 2016, en mettant en garde contre l'atmosphère "antirusse" et une "aggravation" des relations franco-russes.
"Caractère discriminatoire". "L'ambassadeur de France à Moscou, Jean-Maurice Ripert, a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères le 15 juin", indique le ministère dans un communiqué, en précisant lui avoir remis une note concernant "l'arrestation la veille d'un groupe de supporteurs russes qui étaient en route de Marseille à Lille" à bord d'un autobus. La diplomatie russe a attiré notamment "l'attention du diplomate français sur le caractère discriminatoire et non-sélectif des mesures prises à l'encontre de ces citoyens russes", explique le ministère en rappelant que toutes les 43 personnes en question, y compris trois conducteurs de l'autobus, ont été placées en garde à vue pour 48 heures dans le cadre de l'enquête sur les violences en marge du match de l'Euro 2016 Angleterre-Russie, samedi à Marseille.
"De manière civilisée". Lors de cette convocation, il a également été souligné que "l'attisement des sentiments antirusses autour de la participation de la sélection russe au Championnat d'Europe de football est susceptible d'aggraver considérablement l'atmosphère des relations franco-russes", selon la même source. "Le ministère russe des Affaires étrangères appelle les autorités françaises à apporter l'attention la plus sérieuse à cette situation et à régler la question concernant le sort des citoyens russes arrêtés le plus vite possible, conformément aux normes du droit et de manière civilisée", ajoute le ministère dans son communiqué. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait dénoncé un peu plus tôt l'arrestation "absolument inadmissible" d'une quarantaine de supporters russes.
32 toujours en détention mercredi. Mardi, 43 supporters russes ont été placés en garde à vue après un contrôle à Mandelieu-la-Napoule, à 170 km de Marseille, où ils résidaient après le match Angleterre-Russie. Ils s'apprêtaient à partir pour Lille, dans le nord du pays, où la Russie a joué et perdu son deuxième match de l'Euro contre la Slovaquie (2-1) mercredi après-midi. Onze d'entre eux ont été relâchés mercredi, tandis que les autres restaient en détention.