Un document des organisateurs du concours de chant de l'Eurovision évoquant l'interdiction de drapeaux comme celui du Pays basque ou celui du groupe Etat islamique (EI), a entraîné la colère de Madrid et des excuses officielles de l'organisation, vendredi.
Des explications demandées. Le drapeau blanc-vert-rouge des basques est "constitutionnel, légal et légitime et le gouvernement espagnol le défendra", a réagi la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria après le conseil des ministres hebdomadaire. Avant elle, le ministre des Affaires étrangères Jose Ignacio Garcia Margallo était monté au créneau, demandant à son ambassadeur en Suède, où le concours de chant se tiendra à la mi-mai, de contacter l'organisation.
Le document ne devait pas être diffusé. Le président régional basque, Iñigo Urkullu, a lui jugé "lamentable", que l'on puisse établir une comparaison "entre le symbole de la nationalité basque et le drapeau de l'EI". Le festival s'est empressé de "présenter des excuses", tout en soulignant que ce document n'était qu'un brouillon des règles en matière de drapeau, publié sur le site internet du gestionnaire de salles de spectacles Globe Arena, et le site de la billetterie en ligne AXS. "C'est une liste non exhaustive de drapeaux non autorisés", a-t-on encore expliqué. Le document, évoquant aussi le drapeau du Kosovo, de la Palestine ou de la Crimée à titre d'exemple, ne devait pas être diffusé.
Le brouillon retiré. "La politique en termes de drapeaux ne vise aucun territoire ou organisation et ne prétend pas les mettre au même niveau", a expliqué un porte-parole des organisateurs. Seuls sont autorisés les drapeaux d'Etats membres des Nations unies, l'étendard arc-en-ciel des homosexuels et celui de l'Union européenne. Les emblèmes régionaux ou d'Etats fédérés, tout comme ceux contenant des messages commerciaux ou religieux ne sont pas permis. Le brouillon évoquant des exemples concrets a cependant été retiré.