La justice belge a annoncé mercredi son refus d'exécuter les nouveaux mandats d'arrêts européens émis par l'Espagne en mars à l'encontre de trois anciens membres de l'exécutif catalan dirigé par Carles Puigdemont, déchu après la tentative avortée de sécession fin 2017.
Ces mandats qui visaient les ex-ministres exilés en Belgique Meritxell Serret, Anton Comin et Lluis Puig, sont "irréguliers", a justifié dans un communiqué le tribunal néerlandophone de Bruxelles. Les trois ex-dirigeants indépendantistes restent libres de leurs mouvements sur le sol belge.
Huis clos. La chambre du conseil, juridiction compétente dépendant de ce tribunal, a statué à huis clos dans la foulée de l'audience et s'est rangée à l'avis négatif du ministère public belge, est-il précisé. La juridiction "partage l'avis du procureur et de la défense selon lequel il n'existe pas de mandats d'arrêt nationaux valables correspondant au contenu des mandats d'arrêt européens", ajoute le communiqué.
Libres sous conditions. Les premiers mandats d'arrêt européens émis à Madrid à l'automne contre les ex-dirigeants catalans exilés de Belgique avaient été retirés quelques semaines plus tard par le juge espagnol, à la surprise générale. Mais la crise politique perdurant entre Madrid et Barcelone, de nouveaux mandats avaient été émis le 23 mars. Le 5 avril, Meritxell Serret, Anton Comin et Lluis Puig s'étaient livrés aux autorités belges. Après audition, un juge d'instruction les avait laissés en liberté sous conditions.
Quatre ministres catalans exilés en Belgique. Avec leur président destitué Carles Puigdemont, désormais sous surveillance judiciaire en Allemagne, quatre ex-ministres régionaux au total s'étaient exilés en Belgique le 30 octobre, peu après la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid.