Alors que la guerre en Syrie s'apprête à entrer dans sa septième année, les réunions d'Astana, qui débute jeudi, et de Genève, qui s’ouvrira le 23 février, vont tenter une fois de plus de rapprocher le régime syrien et les rebelles. Les pourparlers de Genève, sous les auspices de l'ONU, devraient plus particulièrement se concentrer sur les aspects politiques du conflit, dont le sort de Bachar Al-Assad, au pouvoir depuis 17 ans. "Ils disaient tous al-Assad doit partir. Maintenant, ils ne le disent plus. Je ne me soucie d’aucun de ces deux avis", avoue jeudi le président syrien dans un entretien exclusif accordé à Europe 1 et TF1. "Je n’en ai jamais tenu compte, depuis le tout début."
"C’est aux Syriens de le dire, pas aux dirigeants européens". "Quant à la question de savoir si c’est un mauvais bilan sur le plan moral, c’est aussi aux Syriens de le dire, pas aux dirigeants européens", avance-t-il. Les dernières élections syriennes avaient vu Bachar Al-Assad être reconduit au premier tour avec 88,7% des voix. Une loi adoptée plus tôt par le parlement syrien avait néanmoins restreint les candidatures aux personnes ayant vécu en Syrie les dix années précédentes, empêchant dès lors les figures de l'opposition de se présenter. De plus, le scrutin n’avait été organisé que dans les zones contrôlées par le régime en place.
"Le peuple n’a qu’un seul moyen de se prononcer". "À la fin de la guerre, on pourra envisager toutes sortes de solutions : les urnes, les élections, tout est possible. D’ici là, le peuple n’a qu’un seul moyen de se prononcer. Ou bien vous soutenir, ou bien ne pas le faire", lance-t-il. "Nous nous battons pour le peuple syrien. C’est pour cela qu’il soutient son gouvernement, son armée et son président", continue Bachar Al-Assad, interrogé par Fabien Namias d'Europe 1 et Michel Scott de TF1.
"Ce sera un long chemin". "Je ne crois pas que l’on peut parler d’avoir gagné la guerre", souligne d’ailleurs le président syrien, deux mois après la reprise de la ville d’Alep par le régime. "Il s’agit d’un pas important sur le chemin qui va nous conduire à battre et éliminer le terrorisme dans notre pays, mais je pense que ce sera un long chemin. Pour une simple raison : parce que les terroristes ont le soutien de nombreux pays occidentaux, y compris la France, y compris le Royaume-Uni, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans notre région."
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L'interview intégrale de Bachar al-Assadpar Europe1fr