Au lendemain des deux explosions survenues dans le port de Beyrouth qui ont fait au moins cent morts et plus de 4.000 blessés, les secours s'affairent toujours à la recherche de survivants dans le chaos des décombres. Pour venir en aide aux équipes locales, la France envoie dès mercredi trois avions vers la capitale libanaise, avec à leur bord matériel médical et équipes de sécurité. Il y a urgence, car retrouver des survivants est encore possible, explique Michaël Bernier, lieutenant-colonel porte-parole de la sécurité civile et expert en explosif, sur Europe 1.
"Même si les heures qui passent amenuisent les chances de survie, nous sommes un peu dans une configuration tremblement de terre. C'est-à-dire qu’il y a eu des effondrements de bâtiments mais quand un bâtiment s’effondre il n’est pas souvent complètement à plat. Des niches se formes à l’intérieur, des poches de survie, où des gens peuvent être coincés", explique-t-il. "Il y a de grandes chances d’avoir encore des disparus en vie, même si toutes les heures qui passent compliquent la situation."
Des experts en "sauvetage-déblaiement" envoyés en renfort
Dans l'avion d'aide humanitaire d'urgence qui décolle ce jeudi de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle en direction de Beyrouth, 55 militaires des unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile. "Cinquante sont spécialisés dans le sauvetage-déblaiement, c’est-à-dire aller retrouver et extraire des victimes de décombres. Et puis cinq autres militaires sont avec eux, en appui, pour faire des évaluations sur les risques technologiques ou chimiques qui pourraient intervenir, pour sécuriser le travail [des secouristes, ndlr] mais aussi faire des constatations", précise Michaël Bernier.
Sur place, le risque d'effondrement est encore très élevé confie l'expert, avec des complications pouvant être liées aux produits chimiques stockés sur le port. Il convient également de déterminer la portée de l'onde de choc, pouvant occasionner des blessures dans un rayon de plusieurs kilomètres. D'après les autorités, quelque 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées "sans mesures de précaution" dans le port de Beyrouth, sont à l'origine de la puissance des déflagrations, les pires vécues par la capitale libanaise malgré son histoire tourmentée.