Un attentat à la voiture piégée dans l'extrême sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion indépendantiste, a fait un mort et plus de 30 blessés, a annoncé la police mercredi, moins de deux semaines après des attentats dans des stations balnéaires.
Pas d'étrangers parmi les victimes. La personne tuée est une civile thaïlandaise de 34 ans qui se trouvait à proximité de l'hôtel Southern View, visé par l'attentat mardi soir. L'établissement, situé dans un quartier animé de la capitale régionale, Pattani, a été fortement endommagé par la déflagration. Mardi soir, une première bombe, de moindre intensité, a explosé devant un bar situé près de l'hôtel, semant la panique dans le quartier de cette ville de 40.000 habitants où se trouvent bars à karaoké, salons de massage et restaurants. L'explosion de la deuxième bombe, meurtrière, placée dans une voiture, a visé l'entrée de l'hôtel 45 minutes plus tard. D'après les hôpitaux, aucun étranger ne figure parmi les personnes blessées.
Rébellion musulmane. Les attaques à la bombe sont fréquentes dans l'extrême sud de la Thaïlande. Elles sont habituellement non revendiquées mais attribuées à la rébellion musulmane indépendantiste. Cet attentat est le plus important depuis ceux des 11 et 12 août dans des stations balnéaires, qui avaient fait quatre morts et des dizaines de blessés, dont des étrangers.
Les zones urbaines désormais visées. Avec ces nouvelles attaques, les rebelles "essayent clairement d'envoyer le message qu'ils sont capables de frapper des zones urbaines majeures", analyse Zachary Abuza, expert des rébellions du Sud-Est asiatique. D'autant plus que la police a pointé du doigt cette semaine la piste des rebelles musulmans de l'extrême sud du pays pour les attentats des 11 et 12 août. Les enquêteurs ont d'ailleurs récemment perquisitionné une école islamique dans la province de Narathiwat, voisine de celle de Pattani, où certains des suspects auraient étudié.