Une quarantaine de députés de droite, emmenés par Eric Ciotti, ont écrit jeudi à Emmanuel Macron pour qu'il intervienne auprès d'Angela Merkel après une exposition à Berlin sur les "martyrs" dans l'histoire, qui inclut dans la liste l'un des auteurs des attentats de Paris en 2015.
"L'art ne permet pas tout". Tous les signataires, parmi lesquels Valérie Boyer, Claude Goasguen, Brigitte Kuster, ou Guillaume Larrivé, appartiennent aux bancs des Républicains, à l'exception de Meyer Habib, UDI. "Si la liberté artistique est fondamentale dans nos sociétés, l'art ne permet pas tout. (...) Ce relativisme de l'horreur est inacceptable car les terroristes ne méritent aucun honneur, ni aucune oeuvre à leur gloire", écrivent les signataires dans la missive.
De Socrate à l'un des terroristes du Bataclan. Intitulée "Le musée des martyrs", l'exposition berlinoise litigieuse propose, accrochées sur deux murs, des photographies accompagnées de courtes biographies explicatives de vingt figures historiques présentées comme des "martyrs", personnes "mortes pour leurs convictions". Dans cette liste hétéroclite se trouvent le philosophe grec Socrate, le militant des droits civiques américain Martin Luther King, mais aussi le Français Ismaël Omar Mostefaï, l'un des trois auteurs de l'attentat djihadiste dans la salle de concert du Bataclan à Paris, le 13 novembre 2015, qui avait fait 90 morts. Un ticket d'entrée pour le Bataclan figure à côté de sa photo.
L'intervention de Macron "nécessaire". "Après le deuxième anniversaire de cet abject attentat du 13 novembre 2015, cette exposition constitue une injure ignoble contre toutes les victimes du terrorisme islamiste en France et à travers le monde", estiment les parlementaires, qui considèrent l'initiative "indigne et (honteuse)". L'ambassade de France à Berlin avait déjà fait part de sa "consternation", jugeant un "tel parti pris (...) profondément choquant". Dans leur missive, les députés jugent une intervention du président de la République française "désormais nécessaire auprès de la chancelière Angela Merkel", "au nom des valeurs universelles de notre pays et par respect pour la mémoire de toutes les victimes du terrorisme islamiste".