Facebook a annoncé samedi avoir "bloqué" pour 30 jours le compte du président vénézuélien Nicolas Maduro après les "violations répétées" par ce dernier de la politique de l'entreprise américaine concernant la désinformation liée au Covid-19. "En raison de violations répétées de nos réglementations, nous avons bloqué la page pendant 30 jours pendant lesquels elle ne sera qu'en mode lecture", a indiqué un porte-parole.
Maduro avait dénoncé en février la "censure" opérée par Facebook
Le compte de Nicolas Maduro reste ouvert et visible mais il ne pourra plus faire de publications ou commentaires pendant un mois. "Nous avons retiré de la page de M. Maduro une vidéo" dans laquelle le président socialiste faisait l'éloge du médicament Carvativir, dont l'efficacité n'a pas encore été démontrée par des études médicales, précise Facebook. La plateforme avait déjà averti par le passé les administrateurs du compte de Nicolas Maduro qu'il avait enfreint les règles.
En février, Nicolas Maduro avait d'ailleurs critiqué le réseau social, dénonçant la "censure" par Facebook d'une vidéo évoquant le Carvativir : "Ils (Facebook) disent que tant que l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) n'a pas validé, je ne peux pas parler du Carvativir. Qui dirige le Venezuela ? Qui dirige le monde ? Le propriétaire de Facebook ?".
12 millions de contenus trompeurs retirés depuis le début de la pandémie
Facebook assure s'attaquer aux "publications qui contiennent des affirmations trompeuses, mensongères ou infondées sur le thème de la santé, et notamment celles qui assurent qu'un produit peut offrir une prévention ou une immunité de 100% ou peut guérir le virus". Les systèmes automatiques de l'entreprise ont retiré plus de 12 millions de contenus trompeurs sur le Covid-19 ou les vaccins depuis le début de la pandémie, d'après Facebook.
Le Venezuela (33 millions d'habitants) a enregistré jusqu'ici environ 150.000 cas déclarés de contamination au Covid et 1.500 morts, selon les chiffres officiels, contestés par l'opposition. Les autorités s'inquiètent désormais de l'augmentation récente du nombre de nouveaux cas et notamment de l'apparition de la souche brésilienne du virus. Le Venezuela a lancé en février une campagne de vaccination contre le Covid avec les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm et doit en outre recevoir 60.000 doses de vaccins cubains. Toutefois, il a été décidé de ne pas autoriser le vaccin AstraZeneca en raison d'éventuels effets secondaires.