Coup de colère. Le président de la Fifa Gianni Infantino, cité dans le vaste scandale d'évasion fiscale, a jugé honteuse la manière dont les "Panama Papers" ont présenté certains contrats télévisuels signés par l'UEFA quand il en dirigeait le département juridique. "Tout le processus (d'attribution des droits) était juste et bien documenté. La manière dont il a été présenté est tout simplement une honte", a-t-il réitéré dans une interview exclusive au magazine allemand Kicker à paraître lundi.
"Consternation". Dès le 5 avril, il avait déjà exprimé sa "consternation" après avoir souligné que "rien n'indique qu'un méfait a été commis par l'UEFA ou par moi-même". Le contrat mis au jour par les "Panama Papers" porte sur la vente des droits télévisés de la Ligue des champions sur le marché équatorien, pour la période 2006-2009. L'un des signataires est l'UEFA, vendeuse des droits en tant qu'instance suprême du foot européen, représentée par Infantino. L'autre signataire est la société offshore Cross Trading, basée à Niue, intermédiaire de la télévision équatorienne Teleamazonas pour l'achat des droits TV des compétitions européennes.
"Tout sera mis sur la table". "Le contrat avait été négocié en détail par l'équipe marketing et examiné par deux services de l'UEFA. Selon la procédure standard, il avait été signé par deux directeurs de l'UEFA. Dans ce cas, je n'étais que l'un des deux directeurs, mais, en fonction de la disponibilité (des uns et des autres), cela aurait pu être deux autres directeurs", a expliqué le nouveau président de la Fifa. "Si, une fois le contrat conclu, les propriétaires des droits commettent des irrégularités, ni l'UEFA ni moi-même n'avons de l’influence là-dessus", a conclu Infantino assurant qu'il serait lavé de tout soupçon "lorsque tout sera mis sur la table".
Rattrapé par le scandale de la Fifa. Le journal allemand Süddeutsche Zeitung, qui a obtenu les "Panama Papers", affirme que Gianni Infantino a signé en 2006 et 2007 des contrats portant notamment sur des droits télévisés de la C1 avec des hommes d'affaires aujourd'hui poursuivis par la justice américaine dans le scandale de corruption qui secoue la Fifa.
Mercredi, l'Uruguayen Juan Pedro Damiani, membre du comité d'éthique de la Fifa qui a récemment eu la tête de Sepp Blatter et Michel Platini, avait démissionné alors que son nom apparaissait également dans le scandale des Panama Papers.