Fin de l'accord céréalier : Macron estime que Poutine a fait «une énorme erreur»

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avec AFP / Crédit photo : NICOLAS LANDEMARD / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP , modifié à

Emmanuel Macron a jugé mardi que le président russe Vladimir Poutine avait fait "une énorme erreur" en mettant un terme à la participation de Moscou à l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes. Le refus de Moscou de prolonger cet accord a été dénoncé par plusieurs chefs d'Etat occidentaux.

Le président français Emmanuel Macron  a jugé mardi que le président russe Vladimir Poutine avait fait "une énorme erreur" en mettant un terme à la participation de Moscou à l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes. "Il a décidé de faire de la nourriture une arme (...) Je pense que c'est une énorme erreur", a déclaré Emmanuel Macron, qui s'exprimait en anglais, à l'issue d'un sommet à Bruxelles entre les dirigeants des pays de l'Union européenne et d'Amérique latine.

"Affamer des pays déjà en difficulté" 

Mettre fin à l'accord sur les céréales montre que "le roi est nu, pour ne pas dire le tsar", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une autre réponse, en français. "Nous voyons très clairement que la Russie a décidé (...) d'affamer des pays déjà en difficulté", a-t-il martelé. La Russie a signifié lundi son refus de maintenir l'accord céréalier signé en juillet 2022 sous l'égide des Nations unies et de la Turquie , et prolongé depuis à plusieurs reprises, dénonçant les entraves au commerce des engrais et des autres produits russes.

En un an, cet accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, essentiellement du maïs et du blé, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie. "Les routes terrestres que nous Européens avons su sécuriser depuis le début de la crise, qui d'ores et déjà représentaient 60% du transit et de la sortie de céréales, sont importantes et nous allons continuer notre effort", a poursuivi le président français.

Une décision dénoncée par le secrétaire général de l'ONU

Le refus de Moscou de prolonger cet accord a été dénoncé par plusieurs chefs d'Etat occidentaux et par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon lequel "des centaines de millions de personnes font face à la faim" et vont en "payer le prix".

Mardi, Moscou a accusé l'Ukraine d'utiliser le couloir maritime ouvert dans le cadre de l'accord "à des fins militaires", après que Kiev a frappé la veille le pont stratégique reliant le territoire russe à la péninsule ukrainienne annexée de Crimée.