Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi à Paris, au terme de deux jours de travaux, les participants internationaux à la conférence "No money for terror" sur le financement du terrorisme à mieux coopérer pour priver les mouvements djihadistes de fonds et de moyens d'opérer.
"Assécher le terrorisme à la racine". "Nos ennemis s'infiltrent au cœur de nos sociétés. Ils utilisent toutes les formes contemporaines de financement. Il nous faut franchir une nouvelle étape dans la lutte contre Daech (acronyme arabe de l'État islamique, ndlr) et Al-Qaïda", a lancé, dans la grande salle de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le chef de l'État. "Il faut assécher le terrorisme à la racine : il se nourrit des trafics d'êtres humains, de drogues ou d'armes. Il y a toujours un sous-jacent économique. Pour être efficace nous devons prendre l'engagement de la transparence et de la mobilisation", a-t-il ajouté.
Un agenda ratifié par 72 pays. Le chef d'État français s'est félicité que les quelque 80 ministres présents, représentant 72 pays, aient "parachevé un 'Agenda de Paris', avec une liste d'engagements forts : le partage de renseignements, la lutte contre l'anonymat des transactions, l'identification des sources de financement, l'anticipation du détournement des nouveaux instruments financiers, l'engagement collectif vis-à-vis des pays vulnérables ou défaillants". Emmanuel Macron a baptisé "Coalition de Paris" la réunion de ces 72 pays signataires d'une déclaration commune et a annoncé que l'Australie "avait accepté d'organiser la prochaine réunion de cette coalition" en 2019, "pour avancer concrètement sur l'agenda ainsi défini".
"Nos ennemis sont mobiles et inventifs". Le président français s'est, à plusieurs reprises, félicité de la victoire militaire obtenue en Syrie et en Irak contre les troupes du califat auto-proclamé de l'État islamique. "Mais cet ennemi ne disparaît pas, il s'adapte. Nos ennemis sont mobiles et inventifs" et "utilisent toutes les formes contemporaines de financement". L'offensive contre les bases de l'EI par la coalition internationale, ayant été annoncée des mois à l'avance, le groupe a eu tout le temps de mettre en place des filières financières clandestines multiples, dans une région où les trafics ont toujours été florissants, soulignent les experts.