Les dirigeants du monde devraient boycotter la cérémonie d'ouverture du Mondial-2018 à Moscou, le 14 juin, à moins que la Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad, ne prenne des mesures pour protéger les civils en Syrie, selon l'ONG Human Rights Watch.
"La Russie courtise l'opinion publique". "En accueillant l'un des événements les plus médiatisés au monde, la Russie courtise l'opinion publique mondiale dans une quête de respectabilité", a estimé Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch, dans une déclaration intitulée : La Coupe du Monde ne doit pas faire oublier les abus en Syrie. "Les dirigeants du monde devraient faire comprendre au président Poutine qu'à moins de changer de cap et de mettre fin aux atrocités commises par les forces syriennes et russes en Syrie, ils ne partageront pas la loge 'VIP' avec lui le soir du coup d'envoi" du Mondial, a recommandé l'ONG basée à New York.
Un régime qui soutient et arme Damas. La Russie, pays hôte de la Coupe du monde, est le principal soutien militaire du régime syrien. Depuis septembre 2015, les autorités russes se sont engagées militairement dans le sanglant conflit aux côtés des forces gouvernementales syriennes. Moscou est le principal fournisseur d'armes de la Syrie et mène, conjointement avec l'armée de l'air syrienne, des frappes aériennes dans des zones sous le contrôle de groupes antigouvernementaux, notamment depuis sa base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié.
"Une responsabilité dans les violations". "Dans le cadre d'une alliance militaire commune, la Russie porte une responsabilité, non seulement dans les violations perpétrées directement par ses forces, mais aussi dans celles commises par son allié. Les opérations conjointes russo-syriennes ont fait des milliers de victimes civiles, notamment dans la Ghouta orientale", près de Damas, "et dans la ville d'Alep" (nord), a rappelé HRW. La coupe du monde est le principal événement sportif planétaire avec les jeux Olympiques. Des milliards de personnes devraient suivre cette compétition entre les 32 équipes qualifiées, dans 11 villes russes. "Les dirigeants du monde ne devraient pas permettre qu'un événement sportif fasse passer sous silence un cycle d'atrocités qui menace maintenant plus de deux millions de civils en Syrie", a encore fait valoir l'ONG internationale.