Détenu depuis plus d'un an et demi en Iran, le Français Benjamin Brière a été condamné à huit ans et huit mois de prison pour "espionnage" et "propagande" contre le régime, une décision jugée mardi "inacceptable" par Paris, et qualifiée de "politique" par sa famille et son avocat.
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Ce Français de 36 ans, qui s'est toujours présenté comme un touriste, a été arrêté en mai 2020 pour avoir pris "des photographies de zones interdites" avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. Il est en grève de la faim depuis fin décembre pour protester contre ses conditions de détention dans la prison de Valikabad, à Mashhad (nord-est de l'Iran).
"Benjamin est l'otage des autorités iraniennes"
Sa sœur, Blandine, est consternée par cette condamnation. "Aujourd'hui, on est complètement à terre avec une décision pareille, mais on est aussi très en colère de ce qui se passe ici. C'est un procès complètement injuste. Il n'y a aucune preuve. Il n'y a rien du tout. Et là, on est clairement dans un schéma où Benjamin est l'otage des autorités iraniennes, maintenant c'est clair", a-t-elle confié au micro d'Europe 1.
La jeune femme a aussi adressé un message clair aux autorités françaises : "Aujourd'hui, la diplomatie française est la seule à savoir ce qu'il faut faire pour le sortir de là. On ne peut pas le laisser comme ça. On ne peut pas ne rien dire face à une telle accusation. C'est désormais au gouvernement français de mettre son poids dans la balance et de faire en sorte qu'un otage politique sorte de là. Et aujourd'hui, on réagit, on tape encore plus du poing sur la table. On a besoin que notre gouvernement bouge. L'Iran demande quelque chose. Donc, il va falloir répondre à ça et faire en sorte que justice soit faite et que Benjamin sorte de cet enfer."