Le président français François Hollande a appelé lundi la Russie et l'Ukraine à "se montrer à la hauteur des enjeux", a indiqué la présidence. Une déclaration faite à l'issue d'un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel et les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Petro Porochenko.
Un cessez-le-feu "doit intervenir". "Alors qu'une nouvelle réunion de conseillers s'est tenue le 6 avril à Minsk, sans résultats significatifs, le président de la République a appelé les parties à se montrer à la hauteur des enjeux : le cessez-le-feu doit intervenir pour créer les conditions d'un règlement des questions politiques. La mission de l'OSCE qui accomplit un travail remarquable y est prête", écrit l'Élysée dans un communiqué.
Le format "Normandie" toujours d'actualité. Pour François Hollande, dont le mandat expire dans un mois, "il n'y a pas d'alternative aujourd'hui au format Normandie", initié lors des commémorations du débarquement allié en 2014, qui rassemble l'Allemagne, la Russie, l'Ukraine et la France. Ce format "garde toute sa valeur et a évité des débordements qui auraient été dévastateurs. Le président de la République a invité les parties et la Chancelière à poursuivre leurs efforts sans relâche, avec la France, pour la mise en oeuvre des décisions arrêtées à Minsk", poursuit l'Élysée.
"La chancelière d'Allemagne et les présidents de Russie et d'Ukraine ont exprimé au président Hollande leur profonde reconnaissance pour l'initiative prise en Normandie le 6 juin 2014 de les réunir et pour ses efforts inlassables au service de la paix en Ukraine. Ils ont insisté pour que le format Normandie demeure à l'avenir", durant cet entretien téléphonique, souligne la présidence française.
Intensifier les efforts d'échanges de détenus. Dans un communiqué conjoint, diffusé par l'Élysée dans la nuit de lundi à mardi, les quatre dirigeants ont réaffirmé "leur attachement à la mise en oeuvre des Accords de Minsk". Ils ont appelé "à intensifier les efforts d'échange de détenus selon la formule 'tous pour tous'" et "déploré les menaces contre la Mission spéciale de surveillance de l'OSCE".
L'Est de l'Ukraine est entré il y a quelques jours dans sa troisième année d'affrontements entre les rebelles pro-russes et Kiev. Le conflit a fait environ 10.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014, un mois après l'annexion de la Crimée par la Russie.