Après les cérémonies du 8 Mai, François Hollande s'est s'envolé pour une tournée de cinq jours dans les Caraïbes. Le président se rendra d'abord dans les Antilles françaises : à St-Barthélémy et Saint-Martin vendredi, la Martinique samedi, la Guadeloupe dimanche. Mais lundi, le président de la République se rend à Cuba lundi pour une visite historique : il sera le premier chef d'Etat occidental à se rendre dans le pays depuis le dégel annoncé le 17 décembre, entre La Havane et les Etats-Unis. François Hollande va découvrir une Cuba qui a déjà commencé à se métamorphoser.
Bannières étoilées et rap US. Cuba, aujourd’hui, c’est d’abord des drapeaux américains partout : quand on marche dans les ruelles étroites de la vieille ville de La Havane, ils sont pendus aux fenêtres, scotchés sur les pare-brise des taxis ou bien ils s’affichent sur les vêtements de la jeunesse. "Il y a les étoiles blanches, les bandes rouges… pour moi les Etats-Unis n’ont plus du tout une mauvaise image", confie une étudiante en décrivant son tee-shirt au micro de Jonathan Raymond, envoyé spécial d'Europe 1 à Cuba.
Et puis quand l’on passe la porte de certains restaurants, les rythmes cubains laissent désormais place à du rap américain. Une musique qui plaît à la nouvelle clientèle. "Là j’ai un groupe de touristes américains, on en accueille beaucoup ici. Et bientôt on en aura encore plus et avec plus de bénéfices", espère Pablo, restaurateur. Mais pour la plupart des Cubains, l’urgence reste d’abord la baisse du prix de la nourriture. Rien n’a changé sur cette question depuis le dégel.
Le "big-bang" du Wi-Fi gratuit. A un autre niveau de priorité, celui de la liberté d’expression et de s’informer, l’accès à Internet se fait encore attendre. Le premier réseau Wi-Fi public et gratuit sur l’île vient d’être créé dans un petit local. "Cet endroit, cela fait l’effet d’un big-bang parce que normalement Internet est très cher : une heure de connexion correspond à un presque un mois de salaire… alors qu’ici c’est gratuit !", s’enthousiasme Alfonso qui fréquente l’établissement quotidiennement.
"Cela nous met sur la carte du monde". Et sur Internet, on parle beaucoup de Cuba avec toutes ces visites officielles de responsables américains et, cette fois français, qui viennent "pour nous voir : nous, les Cubains", se félicite Ernesto. "Cela nous met sur la carte du monde, Cuba existe comme pays. Il y a le président français qui vient et je crois que cela représente un certain développement", note-t-il dans un français impeccable. Et la fierté d’Ernesto, c’est ce sentiment, après 50 ans d’isolement, d’être enfin considéré par le reste du monde.