François Hollande l’Européen était lundi en Italie avec Angela Merkel et Matteo Renzi pour préparer un sommet extraordinaire en Slovaquie et "donner une nouvelle impulsion" à l’Europe. Nouvelle impulsion, refondation, nouveau souffle... Le président français et ses homologues italien et allemand empilent les superlatifs pour accompagner le grand œuvre : le sauvetage d’une Europe menacée par la crise des migrants, le Brexit et la montée des populismes.
François Hollande à l’initiative. Pendant que ses adversaires politiques de gauche et de droite candidatent tour à tour à l’Elysée, laissant libre cours à leurs ambitions personnelles, le président français veut prendre de la hauteur. Réunion des dirigeants socio-démocrates européens jeudi à la Celle-Saint-Cloud, rencontre avec Angela Merkel à Evian la semaine prochaine, sommet des pays du sud de l’Europe, le tout centré sur des enjeux particulièrement lourds, pas seulement en termes de sécurité et de lutte contre le terrorisme, mais aussi sur le plan économique. Les Français et les Européens veulent de l’emploi et une croissance durable. La prospérité c’est la vocation initiale de l’union économique et pourtant, c’est sa plus grande faillite.
Montée des populisme. Mais cet impressionnant ballet diplomatique ne devrait certainement pas les conduire très loin. Pourquoi ? D’abord parce que François Hollande, Angela Merkel Et Matteo Renzi sont trois chefs d’Etat fragilisés au sein de leur propre pays. Le Français en fin de règne est impopulaire, la Chancelière a encaissé des revers électoraux aux dernières régionales de mars au profit des populistes de l’ARD, de même que Matteo Renzi, en Italie, où les populistes du mouvement 5 étoiles ont décroché Rome et Turin aux dernières municipales.
Un divorce. Surtout, rien n’a changé depuis le début du quinquennat de François Hollande : quand la France et l’Italie plaident pour sortir d’une Europe comptable, pour plus de fédéralisme, l’Allemagne répond équilibre des comptes publics. Rien n’a bougé sur le fond, les principaux moteurs de l’UE défendent des visions opposées et irréconciliables de l’Europe. En 2011, François Hollande, avant d’être élu, annonçait qu’il renégocierait le traité de stabilité négocié par Nicolas Sarkozy. Mais une fois élu, le président faisait ratifier par sa majorité un copié-collé du dit traité. 5 ans plus tard rien n’a changé si ce n’est que le divorce entre les dirigeants et les peuples continue de s’accentuer crise après crise.