L'ancien président français François Hollande, reçu jeudi à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel, a plaidé pour de nouvelles "initiatives" afin de relancer une Europe qui "n'avance" plus. Depuis l'annonce de son départ, au plus tard en 2021, Angela Merkel a "peut-être plus de liberté pour prendre des initiatives européennes", a indiqué à des journalistes François Hollande avant son entrevue, jeudi après-midi, avec la chancelière.
"L'Europe n'avance pas sur les sujets qui intéressent les gens". Leur rencontre était la première depuis le départ de François Hollande de la présidence française en mai 2017. "L'Europe n'avance pas sur les sujets qui intéressent les gens comme l'immigration, l'écologie, la défense...", regrette l'ancien président. "Le risque, c'est le blocage de la construction européenne, que l'Europe ne puisse avancer rapidement et ça, ça fait le jeu des populismes", met-il en garde.
"Il y aurait intérêt à ce que France et Allemagne prennent des initiatives". "L'Europe gère des crises mais n'avance plus sur ses projets", ajoute-t-il, citant le Brexit aujourd'hui ou hier la crise grecque. "Il y aurait intérêt à ce que France et Allemagne prennent des initiatives. Après les élections européennes (en mai 2019), c'est là qu'on pourra agir", estime l'ancien chef de l'Etat.
"Un nouvel espace est toutefois possible". Pour François Hollande, qui a aussi rencontré à Berlin Sigmar Gabriel, ex-ministre social-démocrate des Affaires étrangères, ce scrutin se jouera "à droite sur l'immigration et les frontières, à gauche sur l'écologie". La social-démocratie "souffre de la faiblesse de l'Europe et des thèmes comme l'immigration" mais, veut-t-il croire, "un nouvel espace est toutefois possible" si elle s'empare des sujets écologiques et numériques.