Donald Trump avait prévenu qu'il pourrait rapidement passer à l'action après la terrible attaque chimique en Syrie, qui a fait au moins 86 morts. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le président américain a ordonné des frappes contre une base aérienne, près de Homs en Syrie. Une soixantaine de missiles Tomahawk ont été lancés depuis deux navires de l'US Navy en Méditerranée.
Ces frappes, qui auraient totalement détruit la base, sont soutenues par une partie de la communauté internationale. À l'inverse, la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad ont vivement dénoncé les frappes américaines.
Ceux qui condamnent
La Russie. Les frappes américaines en Syrie causent un "préjudice considérable" aux relations entre Moscou et Washington, a déclaré vendredi le Kremlin, qui estime qu'elles constituent une "agression contre un Etat souverain". "Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
L'Iran. L'Iran, allié du régime syrien, "condamne vigoureusement" les frappes américaines contre une base militaire syrienne, a déclaré vendredi Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence Fars. "Nous condamnons toute action unilatérale et l'attaque (…) contre la base aérienne d'Al-Chaayrate sous prétexte d'une attaque chimique suspecte mardi à Khan Cheikhoun", a déclaré Bahram Ghassemi.
Ceux qui soutiennent
La France. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a déclaré vendredi matin qu'un "signal" avait été donné avec ces frappes américaines. "C'est un avertissement", a-t-il ajouté. "La Russie et l'Iran, alliés du régime syrien, doivent comprendre que soutenir Bachar al-Assad n'a pas de sens", a poursuivi Jean-Marc Ayrault, précisant que la France ne souhaitait aucune confrontation avec ces deux pays. "La France n'est pas partie belligérante en Syrie", a-t-il souligné, ajoutant qu'elle était seulement membre de la coalition de lutte contre l'Etat islamique.
Le Royaume-Uni. Le gouvernement britannique "soutient pleinement l'action des États-Unis", a déclaré un porte-parole de Downing Street vendredi. Ces frappes sont "une réponse appropriée à l'attaque barbare à l'arme chimique perpétrée par le régime syrien", estime-t-il.
Israël. "Israël soutient totalement la décision du président Trump et espère que ce message de détermination face aux agissements ignobles du régime de Bachar al-Assad sera entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs", selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, informé à l'avance de l'opération. "Par la parole et par les actes, le président Trump a délivré un message fort et clair : on ne tolérera pas l'usage et la propagation des armes chimiques", dit le communiqué.
L'Arabie saoudite. Un responsable au ministère saoudien des Affaires étrangères a assuré que son pays "soutenait complètement" les frappes américaines en Syrie. Ce responsable, cité par l'agence officielle saoudienne, a tenu le régime syrien pour "responsable de ces opérations militaires" à cause "de ses crimes odieux depuis des années contre le peuple syrien" et a qualifié de "courageuse" la décision de Donald Trump de frapper en Syrie.
La Turquie. Interrogé par la chaîne Fox TV, le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a considéré les frappes menées par l'armée américaine contre une base aérienne syrienne comme "positives". Kurtulmus affirme que la communauté internationale doit exprimer sa position face à la "barbarie" du régime syrien.
Le Japon. Le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré soutenir la "détermination" des Etats-Unis contre la prolifération d'armes chimiques, ajoutant que l'action américaine avait "eu pour but d'éviter une aggravation de la situation".
L'Allemagne. Assez mesurée, l'Allemagne a qualifié vendredi les frappes américaines de "compréhensibles", vendredi via le chef de la diplomatie allemande, qui a appelé à une solution politique sous l'égide de l'ONU. "Il était à peine supportable de devoir regarder comment le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable de réagir de manière claire à l'utilisation barbare d'armes chimiques. Que les Etats-Unis réagissent en attaquant les structures militaires du régime (de Bachar al-Assad) qui a commis ce crime de guerre, est compréhensible", a jugé le ministre Sigmar Gabriel dans un communiqué. Par ailleurs, la chancelière, Angela Merkel a estimé que Bachar al-Assad était "seul responsable" des frappes américaines en Syrie.
La Chine. Le pays a appelé vendredi à "éviter toute nouvelle détérioration de la situation" en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas, tout en condamnant "l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays". "Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays, organisation, ou individu, et quelles que soient les circonstances et l'objectif (recherché)", a affirmé Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.