Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a exhorté vendredi "les forces aériennes de tous les États" intervenant en Syrie à mieux distinguer "les civils des cibles militaires", soulignant que les djihadistes sont mêlés à la population et les empêchent de fuir.
Prendre les "précautions nécessaires". Le droit humanitaire international stipule que les parties au conflit doivent prendre les "précautions" nécessaires pour "minimiser" les pertes civiles, souligne Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué, exhortant "les forces aériennes de tous les Etats intervenant en Syrie à accorder une plus grande attention à la distinction entre cibles militaires légitimes et civils". Les raids aériens visant le groupe État islamique (EI) ont tué des centaines de civils en Syrie depuis 2014.
Nombre croissant de civils morts ou blessés. Récemment, des frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis ont fait au moins 35 morts parmi les civils dans une ville de l'est de la Syrie aux mains de l'EI, dans la province de Deir Ezzor, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le Pentagone s'est refusé à tout commentaire. "Le nombre croissant de civils morts ou blessés lors des raids aériens à Deir Ezzor et Raqqa (fief de l'EI, ndlr) suggère un manque de précaution", a estimé Zeid Ra'ad Al Hussein, sans toutefois citer la frappe.
Attention insuffisante accordée à la situation. "Malheureusement, le monde extérieur accorde une attention insuffisante à la terrible situation des civils piégés dans ces régions" aux mains de l'EI, poursuit-il. L'aviation de la coalition avait commencé à frapper l'EI en Irak en août 2014 avant d'étendre ses raids à la Syrie le mois suivant. Elle soutient depuis novembre une offensive d'envergure des Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance arabo-kurde), fer de lance de la lutte anti-EI en Syrie, pour capturer la ville de Raqqa.