Frontex : pourquoi la proposition de tripler les effectifs de l'agence fait polémique

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Laura van Lerberghe (correspondante à Bruxelles), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : BERNARD BARRON / AFP , modifié à

À Strasbourg, Ursula von der Leyen, tout juste reconduite à la tête de la Commission européenne, a proposé de tripler les effectifs de Frontex, l'agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes. Mais cette augmentation des effectifs ne passe pas au Parlement, ni au sein de l'agence elle-même.

Réélue présidente de la Commission européenne , Ursula von der Leyen veut renforcer l'efficacité de l'agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes, connue sous le nom de Frontex. Elle a déclaré à Strasbourg vouloir en tripler les effectifs, les faisant passer de 10.000 à 30.000. L'objectif est avant tout de préparer l'agence Frontex à protéger plus efficacement les frontières extérieures de l'Union européenne.

Les arrivées irrégulières ont diminué de 30% sur les six premiers mois de 2024, mais la pression migratoire sur l'UE est forte en raison de la guerre en Ukraine, du conflit au Proche-Orient et de l'instrumentalisation de la migration par la Russie et la Biélorussie.

Des problèmes de recrutement

Mais, cette annonce surprend les équipes de l'agence, certains se demandant si leurs missions n'allaient pas être aussi élargies à l'avenir. L'augmentation des effectifs passe tout aussi mal à droite qu'à gauche de l'échiquier politique. Beaucoup contestent l'efficacité de cette mesure. "Il ne s'agit pas d'une réponse aux critiques de ces dernières années", affirme par exemple une eurodéputée.

Les recrutements sont également un obstacle. En raison des salaires bas, des conditions de travail difficiles et des problèmes liés à la scolarisation des enfants, l'agence est peu demandée. Face à ces difficultés, Ursula von der Leyen n'a pas encore communiqué de date pour ces nouveaux recrutements.