Cinq ans après la catastrophe de Fukushima, le ministère japonais de l'Industrie a tranché. Le rejet en mer est la solution la plus rapide et la moins onéreuse pour se débarrasser de l'eau chargée en tritium stockée sur la centrale accidentée de Fukushima, a conclu une commission du ministère japonais de l'Industrie. Un appel avait été lancé auprès d'entreprises et instituts de recherche pour étudier diverses options afin de décider du sort des 800.000 mètres cubes d'eau, en partie décontaminée, stockée dans des citernes de la centrale Fukushima.
L'évaporation ou l'infiltration dans le sol envisagées. Il s'agit d'eau de différentes origines qui a été pompée après avoir été en contact avec les installations hautement radioactives. Elle a été épurée de quelque 62 radionucléides mais reste encore chargée en tritium, substance radioactive qu'il est impossible de filtrer avec les techniques actuelles. Outre le rejet en mer, diverses solutions potentielles (évaporation, infiltration en profondeur dans le sol, solidification avec du ciment et/ou d'autres substances) ont été proposées et évaluées en termes de coût financier et de temps nécessaire pour tout écluser.
Un coût évalué à 3,4 milliards de yens. Il en ressort qu'il faudrait sept ans et quatre mois pour se débarrasser de cette eau dans l'océan après dilution pour un coût évalué à 3,4 milliards de yens (27 millions d'euros), alors que les autres techniques coûteraient de dix fois à 100 fois plus pour une durée allant de huit ans et deux mois à treize ans, selon des documents de cette commission. Celle-ci va désormais fixer les résultats de ses examens dans un rapport qui sera étudié par le ministère et par la compagnie Tepco, gérante de Fukushima, afin de prendre une décision cet automne.
Depuis des années déjà, divers experts du secteur, l'Autorité de régulation nucléaire japonaise ou encore l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) recommandent le rejet de cette eau en mer, arguant qu'il n'est pas possible de la stocker à long terme, que cela se fait ailleurs dans le monde pour les centrales en service, et affirmant que le tritium ne présente pas de danger quand il est dilué.