Des "citoyens gabonais binationaux" (franco-gabonais) ont été "interpellés par les forces de l'ordre" gabonaises après les manifestations post-électorales, a confirmé dans la nuit de lundi à mardi le ministère gabonais des Affaires étrangères après que Paris a déclaré être sans nouvelles d'une dizaine de ses ressortissants.
Des binationaux ont été interpellés. "La France déclare dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères du 5 septembre 2016 être 'sans nouvelles de plusieurs de ses compatriotes'", a rappelé dans un communiqué le ministère gabonais, ajoutant : "à la connaissance des autorités gabonaises, après les manifestations post-électorales, des citoyens gabonais, binationaux, ont été interpellés par les forces de l'ordre". "Les services du ministère de la Justice se tiennent à la disposition des familles pour répondre à leurs questions".
Le texte poursuit, "les autorités gabonaises rappellent que, selon la législation gabonaise, les citoyens binationaux établis au Gabon, ne peuvent se prévaloir d'une autre nationalité au Gabon et par conséquent, sont assujettis aux lois et règlements gabonais". "Le ministère des Affaires étrangères, ayant entendu les préoccupations des autorités françaises, se tient à la disposition de celles-ci pour faire toute la lumière sur cette situation", conclut le communiqué.
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées. Des manifestations et des pillages ont éclaté dans tout le pays après l'annonce mercredi dernier de la réélection du président sortant, Ali Bongo Ondimba, contestée par son rival, Jean Ping, qui s'est proclamé "président élu". Selon le ministre de l'Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya, ces violences ont fait trois morts et 105 blessés, dont 67 parmi les forces de sécurité. Selon un comptage de l'AFP, les troubles ont fait au moins sept morts, dont un policier. Plusieurs centaines de personnes ont aussi été arrêtées, selon les autorités, et de nombreuses familles étaient toujours à la recherche de leurs proches mardi matin.