Gabon, Libreville, blessée Crédit : MARCO LONGARI / AFP - 1280 0:44
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M.R. , modifié à
Le Gabon ne s'est pas remis des violences qui ont éclaté mercredi après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. Des habitants sur place racontent.
TÉMOIGNAGE

Après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, mercredi, qui donnent le président sortant, Ali Bongo, vainqueur, la capitale du Congo s'est embrasée. Ali Bongo a été déclaré président avec seulement 5.000 voix d'avance sur son adversaire, Jean Ping et un résultat de plus de 95% dans son fief historique. Très vite, les soupçons de fraude ont émergé et les rues de la capitale, Libreville, se sont embrasées. Deux témoins racontent ce qu'ils ont vu, au micro d'Europe 1.

"Ils ont tiré à balles réelles". Des militants pro-Jean Ping sont descendus dans les rues pour dénoncer la fraude présumée et incendier l'Assemblée nationale. En représailles, la garde républicaine et la police auraient attaqué le QG de l'opposant, causant la mort de deux personnes. Bruno, un Français habitant à Libreville, décrit ce qu'il a vécu ce soir-là. "La garde républicaine a dispersé la foule en tirant à balles réelles. Panique générale, la population a commencé à fuir de partout. Matraqués, frappés, évacués par la Croix rouge dans les services hospitaliers. On a déploré deux morts." 

Entendu sur europe1 :
Il y a des blessés en vrac. Les couloirs sont pleins de sang

Une version confirmée par le candidat Jean Ping qui, bien qu'il ne soit pas sur place, a dénoncé cette attaque de son siège de campagne au micro d'Europe 1. "Notre siège est attaqué par hélicoptère et au sol par des éléments de la garde présidentielle, la police et des mercenaires." "Les autorités ont décidé, comme à l'accoutumée, d'agresser les populations."

Une flambée de violence condamnée. Un autre Gabonais, présent dans la capitale mercredi soir, raconte l'horreur qui a suivi cette répression violente. "Il y a des blessés en vrac. Les couloirs sont pleins de sang, il y a des fractures ouvertes. J'ai laissé un mort et d'autres qui doivent certainement décéder. Il y en avait un qui avait une balle et ils ont filmé."

Appelée à "aider la population gabonaise" par Jean Ping, la communauté internationale a réagi à ces violences. L'Union européenne a appelé "au calme" face à cette situation de "crise profonde"Tandis que la France plaide pour la "retenue". "Les événements de la nuit à Libreville suscitent ma plus vive préoccupation. Dans le cadre d'un processus électoral, il n'y a aucune place pour la violence", a déclaré Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.