Le président de la Gambie, au pouvoir depuis 22 ans grâce à un putsch, a été battu par le candidat de l'opposition. Yahya Jammeh a reconnu sa défaite.
Le président de Gambie promettait de diriger le petit pays d'Afrique de l'Ouest pendant "un milliard d'années". Il s'est arrêté à vingt-deux ans. Yahya Jammeh a été battu à l'élection présidentielle organisée jeudi, arrivant en deuxième position avec 36,7% des suffrages derrière son principal rival Adama Barrow (45,5%), a annoncé vendredi la Commission électorale. L'élection présidentielle se déroulant en un seul tour, le candidat qui termine en tête est élu, même s'il n'obtient qu'une majorité relative. La participation avoisinait les 65%.
Une présidence menée d'une main de fer. Au pouvoir depuis un putsch survenu en 1994, Yahya Jammeh avait assuré pendant la campagne que "seul Allah" pourrait lui reprendre le pouvoir qu'il lui a donné. Il avait été largement réélu tous les cinq ans depuis. Vendredi, le président sortant Yahya Jammeh a reconnu sa défaite. Il a récemment fait les gros titres de la presse en affirmant qu'il avait découvert un traitement du sida par les plantes, qui ne fonctionnerait que le jeudi. Yahya Jammeh a par ailleurs menacé d'égorger ou de décapiter les homosexuels.
Le président-élu promet de démissionner en 2019. Le président-élu Adama Barrow, un homme d'affaires, a fait campagne sur la relance de l'économie et sur la fin des violations des droits de l'homme dans un pays où les opposants sont fréquemment emprisonnés et torturés. Il a promis de démissionner au bout de trois ans afin de favoriser la démocratie.