Permettre aux indigènes d'Amazonie de conserver leurs terres en Bolivie, au Brésil et en Colombie, se traduit par des bénéficies économiques et environnementaux pouvant dépasser le milliard de dollars, selon une étude de l'Institut des ressources mondiales (WRI).
Pour freiner le changement climatique. "Quand la possession des terres indigènes est assurée, cela se traduit par une diminution de la déforestation et une plus grande absorption du carbone, réduisant ainsi les gaz à effet de serre et aidant à freiner le changement climatique", indique l'ONG dans son étude.
Plus d'argent et moins d'émissions de CO2. Au Brésil, la rentabilité est évaluée entre 523.000 millions et 1,165 milliard de dollars (470.000 millions d'euros et 1 milliard d'euros) pour les deux prochaines décennies, "en tenant compte des bénéfices globaux concernant le carbone et la préservation de l'écosystème", en terme d'eau propre, de conservation des sols, de pollinisation, de biodiversité et de contrôle des inondations. En Bolivie, elle s'établit entre 54.000 et 119.000 millions de dollars (entre 48.000 millions d'euros et 107.000 millions d'euros), et de 123.000 à 277.000 millions de dollars en Colombie (de 110.000 millions à 249.000 millions d'euros), sur la même période, précise cette étude. "Si les peuples indigènes de ces pays ne conservaient pas leurs terres, les émissions de CO2 de chaque pays seraient plus élevées, d'environ 9% de plus chaque année en Bolivie, et 3% au Brésil ainsi qu'en Colombie".
Les territoires des indigènes moins déforestés que les autres. Dans ces trois pays, le taux moyen de déforestation annuel a été "significativement" inférieur dans les forêts des territoires indigènes, dont la possession est garantie, que dans les autres : 35% de moins en Bolivie, 40% au Brésil et 50% en Colombie. Les coûts pour assurer aux indigènes d'Amazonie la possession de leurs terres représentent moins d'1% des bénéfices économiques globaux. Mais, en dépit de cette rentabilité, les communautés indigènes de la planète ne sont assurées de la possession que de 10% de leurs terres, toujours selon cette étude.