L'ancien champion du monde d'échecs russe Garry Kasparov a obtenu mardi la condamnation de son pays par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), pour arrestation arbitraire et violation du droit à la liberté de réunion. Figure de l'opposition au président Vladimir Poutine, il s'était vu confisquer son billet d'avion et son passeport le 18 mai 2007 avant d'être détenu et interrogé durant cinq heures par la police sur l'aéroport de Cheremetievo à Moscou.
L'explication officielle non-retenue. L'incident, dont avaient aussi été victimes une vingtaine d'autres opposants, l'avait empêché de participer à un rassemblement de l'opposition à Samara, dans le sud-ouest du pays, où se tenait un sommet Russie-Union Européenne. L'explication officielle avait été qu'un système informatique n'avait pas reconnu les billets, laissant soupçonner leur falsification.
"Le gouvernement n'a pas produit le moindre document permettant d'établir qu'un quelconque délit de faux (ou toute autre infraction) avait pu être commis et encore moins que les autorités avaient, à l'époque des faits, des raisons plausibles de soupçonner que Garry Kasparov avait pu en être l'auteur", dit la Cour de Strasbourg dans son arrêt. Gary Kasparov, qui dit craindre pour sa vie, réside désormais aux Etats-Unis.