Des dizaines d'hommes d'affaires ont manifesté lundi devant l'un des terminaux israéliens bouclant Gaza pour dénoncer le retrait, selon eux, par Israël de permis de voyage cruciaux pour les investisseurs et les commerçants, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les Palestiniens accusent Israël d'avoir récemment annulé des centaines de ces documents qui permettent à des hommes d'affaires gazaouis de se rendre en Israël et en Cisjordanie, l'autre territoire palestinien occupé par Israël, soit pour y commercer, soit pour ensuite voyager vers d'autres pays.
Une bouffée d'oxygène cruciale pour l'économie. Ces permis de voyage sont également délivrés à des hommes d'affaires de Cisjordanie qui commercent avec la bande de Gaza et souhaitent s'y rendre. Ces laissez-passer sont une bouffée d'oxygène cruciale pour l'économie de la bande de Gaza qui a été précipitée au bord du gouffre par le blocus imposé depuis 10 ans par Israël, selon la Banque mondiale et l'ONU. Le blocus aérien, maritime et terrestre a virtuellement tué toute exportation de la petite enclave coincée entre l'Egypte, Israël et la Méditerranée. Il prive également de mouvement la grande majorité des 1,9 million de Palestiniens de Gaza.
Le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense en charge des Territoires occupés, a refusé de commenter ces accusations. Des responsables israéliens ont toutefois indiqué à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que "1.600 permis sont actuellement valides contre 2.800 à la même période il y a un an". Selon Walid al-Hossari, qui est à la tête de la Chambre de commerce et d'industrie de la bande de Gaza, "plus de 1.500 permis de voyage délivrés à des hommes d'affaires et des commerçants ont été annulés". Il a déclaré devant les manifestants qu'Israël avait invoqué "des raisons de sécurité".
200 grandes entreprises privées d'importation et d'exportation. En outre, "de nombreuses matières premières et des produits de base nécessaires au secteur industriel ont été bloqués à l'entrée de Gaza", a-t-il ajouté. "Plus de 200 grandes entreprises sont désormais privées d'importation et d'exportation au terminal de Kerem Shalom", tenu par Israël, a poursuivi Walid al-Hossari. Tous les points d'entrée et de sortie de Gaza sont contrôlés par Israël, à l'exception de Rafah tenu fermé en quasi-permanence par l'Egypte.
Israël affirme que l'entrée de certains matériaux pourrait permettre aux groupes armés de reconstituer leur arsenal d'armes artisanales dans le petit territoire côtier tenu sans partage par le Hamas islamiste, considéré comme "terroriste" par l'Etat hébreu. "Les hommes d'affaires et les industriels n'ont rien à voir avec la politique", a plaidé de son côté Walid al-Hossari auprès de l'AFP.