Les Lords britanniques ont donné un coup de frein au calendrier du gouvernement sur le Brexit, en approuvant mercredi un amendement destiné à protéger les droits des trois millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni. Ce vote ne remet pas en cause le projet de loi autorisant l'activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne, mais va retarder l'adoption de ce texte permettant de lancer la procédure de divorce d'avec l'Union européenne.
Anticipant la rébellion de la chambre haute du parlement, la Première ministre britannique Theresa May a souligné mercredi qu'elle comptait toujours déclencher le Brexit avant la fin mars, quel que soit le vote des Lords. Idéalement, le gouvernement conservateur aurait souhaité que les Lords approuvent le texte sans l'amender, évitant ainsi un nouvel examen par les députés, qui l'avaient adopté en première lecture par 494 voix contre 122.
Les Lords ont promis de ne pas bloquer le Brexit. Cette hypothèse lui aurait permis d'activer l'article 50 rapidement après le 7 mars, jour du vote final des Lords. Mais ce scénario est désormais caduc puisque le texte devra repasser devant la Chambre des communes, même s'il y a très peu de chances pour que les députés suivent l'avis des Lords, qui ont adopté l'amendement par 358 voix contre 256.
In fine, les Lords ont promis de ne pas bloquer le texte et de ne pas s'opposer à la volonté du peuple britannique qui a voté à 52% pour quitter l'UE le 23 juin 2016, d'autant qu'ils ne sont pas élus mais nommés à vie par la reine. Mais la chambre haute, où les conservateurs sont minoritaires, tenait à avoir son mot à dire concernant le sort des trois millions de citoyens européens dont la présence au Royaume-Uni est menacée par le Brexit.