Le ministre italien des Infrastructures, Danilo Toninelli, a annoncé mardi que ce ne serait pas la société Aspi (Autostrade per l'Italia) qui reconstruirait le pont Morandi à Gênes, mais qu'en revanche elle paierait toute cette reconstruction. Le 14 août, ce pont autoroutier s'est effondré, faisant 43 morts. Il était géré par l'opérateur Autostrade per I'Italia, filiale à 88% du groupe italien Atlantia.
La reconstruction sera confiée à une entité publique. "Ce ne sera pas Autostrade per l'Italia qui reconstruira le pont Morandi (...). La reconstruction sera confiée à une entité publique, mais c'est la société concessionnaire Aspi qui paiera les coûts", a dit le ministre devant les députés.
"Le gouvernement est uni sur le point suivant : les travaux de reconstruction du pont ne peuvent être confiés et suivis par qui avait juridiquement la responsabilité qu'il ne s'écroule pas", a-t-il ajouté. Pour lui, ce serait "une folie et irrespectueux vis-à-vis des victimes".
"Le financement total de l'oeuvre par la société concessionnaire représente seulement une petite partie des dommages dus et n'a rien à voir avec la procédure de révocation de la concession", a indiqué Danilo Toninelli.
"L'infrastructure n'est pas une rente". "À partir de maintenant, tous les concessionnaires, publics ou privés, seront dans l'obligation de réinvestir une grande partie de leurs bénéfices dans la modernisation des infrastructures (...) et devront comprendre que l'infrastructure n'est pas une rente mais un bien public du pays".
À la Bourse de Milan, Atlantia a perdu mardi 2,23% à 17,55 euros, dans un marché en hausse de 1,01%. Depuis le drame, le titre du groupe contrôlé par la famille Benetton a plongé de près de 30%.