Les familles des victimes n'assisteront pas à l'inauguration du nouveau viaduc de Gênes. Un peu moins de deux ans après le drame qui a fait 43 morts, l'infrastructure, de plus d'un kilomètre de long, va ouvrir au public dans la semaine. Son inauguration officielle est prévue lundi soir, en présence du chef de l'Etat italien. Mais pour les familles des victimes,la douleur est trop vive pour s'y rendre. Pour les autres Génois, une construction aussi rapide est un motif de fierté.
"On est encore sous le choc émotionnellement"
"On ne se sent pas de venir à l'inauguration, c'est trop douloureux", explique cette Italienne qui a perdu sa sœur, son beau-frère et leurs deux enfants dans l'effondrement du pont Morandi. Pour elle, il n'y a aucun motif de réjouissance. "On aurait pu faire la fête seulement si ce pont avait été détruit bien avant qu'il ne s'écroule en faisant 43 morts", assène-t-elle. Elle reproche notamment que le pont qui s'est écroulé le 14 août 2018 n'ait pas été mieux entretenu et contrôlé et "demande que toute la lumière soit faite sur l'effondrement du pont."
Franco représente les 600 habitants du quartier évacués après l'effondrement, lui se félicite des délais rapides de reconstruction du pont. "On est encore sous le choc émotionnellement, mais aujourd'hui on est aussi satisfait. Après l'accident on demandait de reconstruire le pont le plus vite possible. Il permettait de fluidifier le trafic et quand il s'est écroulé, ça a aussi mis notre quartier à genoux. On espère que la reconstruction du viaduc fera revivre notre économie." Sergio Matteralla, le président de la République italienne sera le premier à franchir ce pont, lundi soir.