Un mois jour pour jour après l'effondrement du pont Morandi, qui a fait 43 morts, dont quatre français, et des dizaines de blessés, Gênes, le port le plus important de la méditerranée, panse ses plaies et fait repartir tant bien que mal son activité économique, entre rancœur, émotion et improvisation.
Un ballet de poids lourds jour et nuit. "Toutes mes cargaisons passaient par ce pont", explique Michele Caroggio qui gère une entreprise d'une vingtaine de transporteurs. "C'était impensable de s'arrêter, alors on a dû tous bousculer nos horaires et augmenter la cadence", dévoile-t-il. Ce sont des milliers de conteneurs et un incessant ballet de poids lourds qui s'agitent dans la ville meurtrie. Michele Caroggio fait désormais partir ses transporteurs en pleine nuit pour s'extraire le plus rapidement possible de Gênes, et ses chantiers tournent désormais jour et nuit.
Un an pour sortir de l'isolement. Car au-delà de la tragédie, c'est toute l'économie de la ville qui est en danger depuis la catastrophe. Et même si une nouvelle route portuaire doit être mise en place sous deux mois, au lieu des deux ans prévus initialement, cela ne sera "peut-être pas suffisant", souffle Paolo Odone, de la chambre de commerce de Gênes.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici .
-10% d'activité économique. "On se dit que l'on n'a pas de chance parce que cette croissance a été bloquée. Donc l'espoir est de réussir à résoudre le problème le plus tôt possible", confit-il. Depuis l'effondrement tragique du pont Morandi, la ville a enregistré une perte de son activité économique de 10%, du port aux hôtels.
Et si, d'ici un an, un nouveau pont ne sort pas Gênes de son isolement, ce sera bien pire, préviennent les habitants. Mais en attendant de trouver une solution, une minute de silence est organisée ce vendredi en Italie, à 11h36, l'heure précise du drame.