L'ambassadeur de France en Bolivie a été convoqué mercredi par les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur boliviens pour recevoir une lettre à transmettre à l'éditeur français de jeux-vidéos Ubisoft. En cause, l'image du pays donnée par le jeu "Ghost Recon Wildlands", rapporte le Huffington Post.
Une lettre confiée à l'ambassadeur. À l'issue de l'entretien, le ministre de l'Intérieur bolivien a déclaré qu'il avait remis "une lettre à l'ambassadeur de France, adressée à cette entreprise privée, pour que [les autorités françaises] puissent intervenir et leur faire parvenir le courrier". "Nous nous réservons le droit de faire usage de toutes les actions légales" contre ce jeu, a-t-il ajouté.
Une image négative du pays. "La Bolivie représentée dans 'Ghost Recon Wildlands' est sous la férule d'un gouvernement corrompu qui a recruté les forces de l'Unidad pour contrôler la population et mater tout signe de révolte", explique l'éditeur Ubisoft sur le site internet consacré à son nouveau jeu qui sortira le 7 mars. Une vision du pays qui ne plaît pas aux principaux concernés.
Les responsables politiques accusent le jeu d'Ubisoft de représenter la Bolivie comme tombée aux mains des narco-trafiquants. "Il serait paradoxal qu'une entreprise française remette précisément en cause notre action en matière de lutte contre le narcotrafic, en sachant que c'est justement avec la technologie française que nous combattons le trafic de drogue."
Un incident qui survient seulement deux jours après l'approbation par le Parlement de l'extension de la surface consacrée à la culture locale de la feuille de coca, produit de base de la cocaïne. Désormais 22.000 hectares seront consacrés à cette culture contre 12.000 auparavant, rappelle le Huffington Post. La Bolivie est, selon l'ONU, le troisième producteur mondial de feuilles de coca, après la Colombie et le Pérou.